L’univers, les hommes, les peuples et le décor de Gor.
L’univers, les hommes, les peuples et le décor de Gor.
Avant de commencer, je tiens à rappeler que le cycle de Gor, c’est trente-trois romans. Oui, productif, le Norman. Comme seuls les 16 premiers furent traduits en français, les informations restent parcellaires pour qui ne lit pas l’anglais dans le texte, et même pour qui lit le français, piocher ces informations dans les romans est malaisé. Norman ne décrit pas tout, parfois s’est contredit sur ses propres écrits, et il ne s’est pas forcément toujours attardé sur certains détails. Bha non, ce n’est pas un rôliste lui, il n’avait sans doutes pas imaginé que son univers donnerait envie d’y jouer des personnages.
Comme il parait un peu gonflé -d’autant qu’il est difficile de trouver désormais ses romans, qui ne sont plus réédités- de demander aux joueurs de se fader les 16 premiers volumes avant de venir jouer leur rôle, l’idée, c’est de vous fournir des condensés de ces informations. Commençons donc par décrire la planète Gor, et ses habitants.
1- Gor, l’anti-Terre, planète perdue.
Gor est la planète “jumelle” de la Terre, l’Anti-Terre cachée dans le système solaire, et invisible pour les terriens. Oui, je sais, ce n’est pas scientifique. C’est courant avec Norman qui n’était pas une flèche avec la physique, entre autres sciences. Il faudra vous y faire, il a pris pas mal de libertés dans ces domaines. C’est un monde vaste, et sauvage, dont on ne connait réellement que la partie Ouest du continent principal, et les côtes. La partie Est, peu décrite, est barrée par l’immense chaîne des monts Voltaï qui sert de frontière naturelle. Les sociétés et civilisations goréennes vivent sur ce continent, de l’équateur, barré par le désert du Tahari, à l’arctique, qui constitue la frontière du monde, et la limite septentrionale des peuples du Torvaldsland.
Entre ces deux frontières, une myriade de cités-états, et leurs territoires, tiennent lieu de “pays”. Les goréens ont dans leur ensemble une organisation en cités indépendantes, que l’on peut comparer sans mal aux cités grecques antiques, avec chacune leur gouvernement, et leurs lois. Ces cités-états contrôlent des portions plus ou moins vastes de territoire annexés autour de leur ville, et parfois d’autres cités-états vassales.
La plus puissante ville de Gor, qui tient sous sa coupe des dizaines de cités-états, sur un territoire immense le long du fleuve Vosk, est Ar. Seule Turia, près de l’Equateur, aux frontières du désert du Tahari, et peut-être Schendi, la capitale des jungles du même nom, elle aussi au Sud d’Ar, peuvent s’y comparer. Ar “La Glorieuse” est La Cité des Cités pour les goréens, une ville qui dépasse les deux millions d’habitants, et qui règne sur le plus grand nombre d’âmes de tout Gor, à la manière d’un empire. L’ensemble est surnommé : “Les douzes cités tributaires”, réparties autour d’Ar, et le long du fleuve Vosk.
Le monde de Gor a une gravité légèrement plus faible que sur Terre. Ce qui a permit l’apparition d’animaux de grande taille, dont les célèbres “tarns“, oiseaux de proie aux allures d’aigle pouvant aisément emporter plusieurs personnes sur leur dos ou soulever un bœuf dans leurs serres, et qui sont utilisés comme montures, par les experts capable de les diriger. C’est aussi cette gravité plus faible qui permet la construction des immenses tours des cités-états, s’élevant vers le ciel comme des flèches, et que les goréens surnomment les “cylindres“. Enfin, cette faible gravité donne un petit avantage physique aux terriens qui se retrouvent malheureusement sur ce monde. L’immense majorité du monde de Gor est sauvage, il y a nombre de lieux inexplorés, chaque forêt, chaque plaine, regorge de vie, et de dangers. Les goréens respectent énormément la nature (y incendier une forêt est un crime pour eux), et ne cherchent pas vraiment à modeler leur monde à leurs besoins.
Les habitants de Gor sont tous les descendants de peuples et tribus antiques et préhistoriques, principalement des gréco-romains et des vikings, mais aussi des africains et moyen-orientaux, des amérindiens, des Inuits, et même des asiatiques, enlevés sur Terre par les vaisseaux spatiaux des Prêtres-rois. C’est une étrange race alien que les goréens pensent immortels et divins et qui les a implantés sur Gor, pour y rebâtir un monde différent, où l’innovation et le développement scientifique et technique sont fortement freinés par le poids implacable de contraintes religieuses, et la surveillance attentive des Prêtres-rois. Gor n’a jamais franchi le cap de l’industrie, et l’ensemble de ses peuples vit dans un contexte entre l’antiquité, et le moyen-âge, avec quelques avancées prodigieuses dans le domaine médical, et quelques inventions rares et peu répandues. Gor connait cependant l’acier, et si on fouille un peu, est clairement plus avancé qu’il n’y parait. Mais le commun des mortels s’éclaire à la bougie, cultive la terre de son mieux, et tisse les vêtements qu’il porte. Et la plus moderne des armes existant sur Gor est l’arbalète. Les armures y sont proscrites par tabou religieux, et la plupart des armes restent antiques ou médiévales. On n’y connait pas les explosifs.
Pour les goréens, le centre du monde est les Monts Sardars, le lieu où résideraient les Prêtres-rois. Chaque goréen est tenu d’y faire pèlerinage avant ses vingt-cinq ans. Cependant, personne ne pénètre dans les monts eux-même, car on prétend que qui a osé n’en est jamais revenu.
Il y a plusieurs créatures aliens intelligentes sur Gor. A part les mystérieux et insectoïdes Prêtres-rois, les plus connus sont les kurri. Les Kurii sont une race agressive, invasive et violente, aux allures de gigantesques lycanthropes. Ils sont belliqueux, et assoiffés de sang, avec une prédilection pour la chair humaine, et surtout celle des femmes. Vivant dans des vaisseaux spatiaux, détenteurs d’une technologie de pointe juste un peu inférieure à celle de leurs adversaires, cette race veut coloniser la Terre et Gor. La puissance des Prêtres-rois a diminué après la « guerre du Nid » décrite dans le troisième livre, et la plupart du temps, les Prêtres-rois et les Kurii luttent les uns contre les autres seulement par procuration, par l’intermédiaire de leurs agents et espions humains respectifs.
Voici une carte relativement complète et détaillé du monde connu de Gor, par “Gorean Art“.
2- Les goréens.
Comme nous l’avons évoqué plus haut, les goréens sont des humains comme vous et moi, à la base. Descendant de grands peuples de la Terre, ils ont recrée une civilisation sous le joug des Prêtres-rois, des Initiés, les prêtres de leur culte, et d’agents secrets travaillant pour eux.
Physiquement, les goréens nous ressemblent donc, avec la même diversité parmi les peuples, et entre les habitants. A la nuance notable que vivant sur un monde plus rude, inhospitalier, et à la gravité plus faible, ils sont plus grands, plus forts, et plus musclés que le terrien moyen. Difficile pour un humain citadin lambda de rivaliser contre eux, malgré l’avantage que lui fournit pourtant une plus faible gravité, donc une plus grande force.
La grande différence tient dans la mentalité, et la nature des goréens. Gor est un monde brutal, où les mâles dominent. Y règne en général la loi du plus fort, du plus intelligent, du plus retors, mais cela revient au même, le fort domine et soumets le faible. Et on y règle le plus souvent ses problèmes et conflits soi-même, plutôt que d’aller chercher un représentant de l’ordre. Nulle magie dans cet univers, c’est un monde dangereux, violent, rude, fortement hiérarchisé dans les cités-états, sauvage dès qu’on les quitte, où les faibles, les imprudents et les naïfs meurent vite.
Le goréen moyen est sexiste et machiste. Il considère de manière logique que la femme est faible, et inférieur. Il se doit de la protéger et de veiller sur elle, car elle représente la possibilité d’avoir une descendance, mais pour cela, il n’hésite pas tellement sur les moyens. Les lois goréens tendent à être en faveur des hommes ; si l’on y respecte -parfois grandement !- les femmes libres de sa famille, de son clan, de sa cité, toute femme qui serait trouvée sans escorte et sans appui est une proie potentielle, qu’on est en droit de saisir et posséder. Malheur à la femme que ses hommes n’ont pas su protéger. Elle sera capturée, et asservie.
Gor est un monde où l’esclavagisme des femmes est monnaie courante, et est tout à fait normal pour tout un chacun. Et pour cause, l’or n’est pas la plus grande des richesses pour les mâles de Gor. Ce sont les femmes, qu’ils veulent, recherchent, désirent, et feront tout pour posséder.
Cet état de faits va si loin qu’une sous-caste entière est dédiée à la profession d’esclavagiste, qui tient entre autres depuis des siècles des élevages d’esclaves, comme nous avons des élevages de chiens. Et l’art du dressage et de l’éducation des esclaves est depuis longtemps codifié, et fait partie des connaissances que tout pratiquement mâle goréen apprends dans sa jeunesse. De la même manière, car elles doivent y être préparés, les femmes sont forcés d’apprendre les bases codifiées des coutumes, gestes, et règles que doivent connaitre les esclaves, afin de pouvoir survivre si elles venaient à être capturés et asservies.
Les Hommes Libres goréens sont puissants, intransigeants et virils. Et dans les romans de Gor, ils sont sacrément vigoureux sexuellement. Et ne se gênent pas pour baiser quand ils en ont l’occasion, avec une pudeur quand à la nudité très faible, voire absente. Ce sont des hommes expansifs, fêtards, souvent braillards et épicuriens, qui aiment à jouir de la vie, et passent beaucoup de temps dehors, et souvent en activités physiques. Ce sont aussi des hommes prompts à la réplique belliqueuse, fiers, ombrageux. Certains sont plutôt vantards, et tous sont plus ou moins nanti d’un profond sens de l’Honneur. Même raffinés, ou cultivés, ce ne sont des hommes qu’on n’a pas envie d’aller taquiner pour voir.
Les Femmes Libres goréennes, elles, sont forcés, pour ne pas attirer la convoitise d’un homme qui voudrait les posséder, et donc les asservir, de s’enfermer dans un carcan lourd et pesant : la plupart dissimulent leurs traits derrières des voiles, attachent, ou cachent leurs cheveux, et le plus de peau possible derrière robes, jupes, tuniques amples. Les plus riches ou de haut statut social portent des robes de dissimulation, faites pour estomper leurs formes, que l’on pourrait comparer aux amples vêtements informes de certains moyens-orientaux. Elles se doivent d’être retenus, ne pas montrer leurs émotions -surtout le désir ! – et paraitre fières, froides, et distantes. Les mâles goréens considèrent d’ailleurs qu’une Femme Libre est frigide. Comme la société goréenne est patriarcale, même la plus autonome des femmes libres est toujours sous le joug des hommes, les tuteurs et chefs de sa famille, ou son compagnon. Une Femme Libre indépendante et sans protecteurs mâle n’existe pas. Ou elle est une proie qui sera asservie tôt ou tard. Les goréennes libres tendent à ne pas aimer les esclaves, voire les mépriser cruellement.
De fait, les goréens préfèrent largement les esclaves aux femmes libres, en tant que compagnie, et pour le sexe. Les esclaves sont dressées, conditionnées, et encouragés durement à laisser parler et s’exprimer toutes leurs émotions, désirs, et appétit. Elles se doivent d’être dociles, obéissantes, serviables, dévouées à leur maitre, et sont considérés en permanence disponibles sexuellement. Malgré ce rapport privilégié des goréens à leurs esclaves, celles-ci sont cependant considérées et traités comme des biens matériels, des animaux, des serviteurs pour les corvées et des jouets sexuels. Une esclave est une propriété, n’a aucun droits, ne possède rien, pas même son nom, et souvent, hérite d’un destin misérable que seule sa dévotion absolue, sa disponibilité entière et la chance d’avoir un maitre attentionné, lui permet d’éviter.
Nombre d’exemples dans les romans du cyle de Gor insistent, parfois au dégout, sur les aspects les plus brutaux, impitoyables, avilissants, et misérables du sort des esclaves, à comparer aux quelques récits intimes de relation profonde et humaine entre certains maitres et leur esclave amoureuse. Les goréens usent des esclaves comme des possessions et du mobilier, ce qui induit qu’ils peuvent en abuser cruellement, et leur mort n’est que la “destruction” d’un bien qui peut se remplacer. Fort heureusement, ces excès sont relativement minoritaires.
Les deux seules choses qui ont plus de valeur pour un goréen, que la femme, qu’ils veulent posséder, c’est leur Honneur, considéré sans prix, et la Pierre de Foyer, le symbole sacré de leur citoyenneté, sur laquelle nous allons revenir plus tard.
Pour plus de détails sur les goréens, leur nature et leur manière de penser, vous pouvez consulter cet article: Hommes et Femmes dans Gor, les cinq grands principes.
3- Castes et organisation sociale.
Dans les cités-états dominées par la culture générale du culte des Prêtres-rois, la société est fortement cloisonnée et hiérarchisée, voire hermétique.
La société des goréens est divisée en trois catégories : Les hautes-Castes, les Basses-Castes… et les hors-caste.
Les Hautes-Castes sont au nombre de cinq ; les Initiés, les Scribes, les Bâtisseurs, les Médecins, les Guerriers, dans leur ordre de préséance de la plus à la moins élevée. Chaque caste doit respect, déférence et une certaine obéissance, aux castes plus hautes qu’elle. Les Initiés sont donc la caste qui peut ordonner et s’imposer à tous (et oui messieurs, je vous entends râler là-bas, les guerriers sont la plus basse des hautes-castes). Il est à noter que selon les cités, et leurs lois, cette liste peut différer, chaque cité-état décide quelles castes sont hautes, ou pas. Ainsi, la caste des marchands, une basse-caste, peut parfois être une haute-caste.
Ces castes sont les seuls à avoir droit de vote dans une cité-état, et élire ses représentants siégeant au conseil de la ville, institution dirigeante suprême. Elles ont un pouvoir politique étendu, mais cela ne veut pas dire qu’elles soient les plus riches. Il est même courant que des membres de haute-caste soient pauvres, endettés ou travaillent pour des basses-castes, surtout les marchands, qui contrôlent l’économie du monde de Gor. Il est à noter que les membres du conseil d’une cité-état, représentants de leur caste, peuvent aussi bien être femme, qu’homme. Pour une femme, être élu Consule est un sacré tremplin social.
Les Basses-Castes sont presque innombrables et regroupent toutes formes de catégories de métier, avec parfois des sous-castes. Citons, parmi les plus connues, les marchands, les esclavagistes, les fermiers, les éleveurs, les forgerons, les assassins, les artistes et les musiciens, les boulangers, les bouchers, etc. Nous reviendrons dans un autre article plus en détail sur les castes.
Les basses-castes sont vitales à la société goréenne, mais cependant, elles n’ont aucun droit de vote politiquement. Elles peuvent pourtant élire leur représentant auprès de la cité-état, tiennent fêtes et rassemblements, processions, écoles et marchés, sont organisés et soudées. A défaut de pouvoir politique, elles peuvent donc avoir une grande influence sur une cité-état. Et comme je l’ai mentionné, haute, ou basse, une caste ne reflète pas la richesse et le pouvoir matériel, seulement un statut social. Et un artisan ou un marchand très riche, a les moyens d’acheter les votes qui lui plaisent, et influencer la politique de la ville.
La différence majeure entre hautes et basses castes, tient en deux autres points précis :
Première et Seconde Connaissances : dans cette société cloisonnée, le savoir et la connaissance sont contrôlés et réservés. Ainsi donc, les Hautes-Castes se réservent des connaissances secrètes interdites aux Basses-Castes. Les divulguer, les partager, ou pour une basse-caste, les détenir, est un crime et un sacrilège. Il est même à noter que certains savoirs communs, sont carrément trompeurs en comparaison avec les connaissances secrètes : ainsi donc les Hautes-Castes éduquées savent que Gor est une planète, par exemple. La plupart des Basse-Castes croient, et on le leur apprend ainsi, que Gor est un monde plat…
Préséance et autorité : Les Hautes-Castes sont respectés et considérés par le peuple des Basses-Castes. Ainsi donc, les Hautes-Castes ont une autorité et une préséance sur les Basses-Castes, qui leur fournit une certaine assurance à se faire obéir en cas de nécessité, et avoir droit à égards, politesse, respect, et déférence relatives. Les goréens sont TOUS fiers de leur caste, mais les basses-castes vont admettre que les hautes-castes leur sont supérieur, et leur céder, par exemple, une place privilégiée pour assister à une assemblée, ou les saluer eux en premier, avec respect, avant de dire bonjour aux autres voisins. Et quand une haute-caste commande, si c’est clairement à bon escient, les basses-castes tendront à écouter, et obéir. Après tout, les basses-castes savent que les hautes-castes connaissent bien plus de choses qu’eux.
Naitre dans une caste veut dire qu’on y reste. D’abord car on est éduquée dans celle-ci. Ensuite parce que chaque goréen est très fier de sa caste, et prétendra même forcément qu’elle est la plus indispensable de toutes les castes ! Mais aussi parce que les castes sont très fermées. On ne peut changer de castes que de deux manières : pour une femme, en devenant compagne d’une autre caste (si elle est plus élevée), que l’on peut alors adopter -mais on perd tous les privilèges et droits de sa caste précédente. Ou en étant adopté par une autre caste, un cas assez rare, ce qui demande à prouver qu’on en est capable et digne, à ce que les chefs locaux de cette caste l’admettent, et à ce que le Conseil de la cité-état donne sa permission.
Hors des castes, il n’y a que trois rangs sociaux pour les goréens : Les Prêtres-rois, les hors-la-loi, et les esclaves. Les Prêtres-rois sont un cas à part, aucun goréen ne pourrait prétendre en avoir vu, ce sont des êtres immortels et divins qui règnent avec bienveillance sur leur monde. Les hors-la-loi ont perdus leur caste, trahi leur pierre de foyer, et sont considérés sans honneur. On peut les chasser à vue, ils sont haïs et méprisés. Les esclaves, on l’a vu plus haut, sont des possessions et des biens matériels, traités comme animaux de compagnie et marchandises, et n’ont aucuns droits ni aucunes propriétés. Le plus pauvre des mendiants reste un homme libre, qu’une esclave doit appeler maitre et servir de son mieux.
Un dernier point important de la société goréenne est le libre-compagnonnage. Il n’existe pas sur Gor ni de notion de couple uni à vie, ni réellement de mariage, et d’union par amour. Le libre-compagnonnage est un contrat signé entre deux partis, pour unir un homme et une femme pour une durée d’un an, reconductible. Ce contrat a pour vocation première de permettre à un homme d’avoir des héritiers -mâles, de préférence- et pour la famille d’une femme, de passer un contrat financier, faire s’élever sa famille dans la hiérarchie des castes ou l’échelle sociale, ou simplement caser une fille dont on ne sait que faire.
Bref, le libre-compagnonnage est un “mariage” arrangé, à durée limitée, ou encore une forme de location de ventre maternel. Les unions peuvent se prolonger sur des années, mais comme elles doivent être reconduites chaque année par la famille des deux parties, leur raison de durée est motivée avant tout par des raisons économiques, ou politiques. Aucuns sentiments là-dedans, et plus on regarde vers la haute société, plus c’est flagrant qu’il s’agit d’unions par intérêt, quand celles-ci, chez les plus petites-gens, sont plus spontanées, voire bâties sur des liens affectifs ou intimes, parce que les intérêts sont bien moindres entre les partis.
4- Avancées scientifiques et connaissances.
Le monde de Gor, en termes de civilisation, est assez vieux, mais n’a que peu évolué si on le compare au notre. La raison principale tient à au choix des Prêtres-rois de freiner l’innovation technologique et interdire certaines recherches et avancées scientifiques, qu’ils jugent peu adéquates, et préfèrent ne pas laisser à la portée de leur création. Ainsi donc, pour un Terrien du 21ème siècle, les goréens semblent clairement au premier abord des barbares primitifs dont la société est restée bloqué quelque part entre l’Antiquité et le Moyen-âge, à tous les points de vue. Et dans les faits, c’est assez juste. Et pourtant, certaines innovations des goréens les ébahiraient.
Du point de vue général, la civilisation goréenne reste bloquée au niveau de la découverte et de l’usage de l’acier. Elle n’a jamais développé l’industrie, et la mécanisation, et ne connait pas les explosifs. La plupart des gens vivent simplement, éclairés au feu, à la bougie, tissent les tissus des vétements qu’ils portent, et doivent cultiver et produire ce qu’ils mangent.
Pas plus qu’il n’existe de transports mécanisés, il n’y a pas de chevaux, sur Gor, et le seul animal qui s’en approche, le thalarion (une sorte de gros vélociraptor), est une bête assez dangereuse, et carnivore, donc qui coûte cher à alimenter. La plupart des voyages se font à pied, avec de lents chariots tirés par le buffle local, le bosk, et par voie de mer ou de fleuve. Le seul moyen de transport rapide est le Tarn, qui permet de voler au dessus des terres émergées, et il n’est pas commun Comme la nature sauvage de Gor est franchement hostile et dangereuse, les voyages doivent se faire sur des routes peu sûres, et on ne voyage jamais seul. Le plus grand danger de voyager restant les raids divers dont l’un des principaux buts est de s’emparer de femmes pour en faire des esclaves. C’est souvent la première motivation, avant or et richesses, bien que ces raids puissent aussi viser une caravane pour des denrées alimentaires.
Ces conditions -et la tendance des cités-états à être en guerre les unes contre les autres- ne facilitent pas les échanges, et la transmissions de savoirs, de sciences, et d’innovations. Cependant, les goréens connaissent le papier, et l’imprimerie. La copie de livres en est donc facilitée, leur diffusion aussi. Pour des barbares arriérés, il s’avère que pas mal de goréens savent lire, voire écrire (l’écriture goréenne est assez complexe), bien que la majorité soit illettrée. Et comme le papier et l’imprimerie existent, toute une élite intellectuelle de chercheurs, savants et professeurs, existe aussi.
Cependant, celle-ci est surveillée et chapeauté par les Initiés représentants des Prêtres-rois. Malheur à celui qui diffuse une connaissance secrète ou interdite, ou fait des recherches sur un sujet tabou. Il risque de finir au pal, lui et les siens ; voir si toute une communauté est concernée, cela finira en pogrom généralisé. Comme les goréens sont relativement religieux et en moyenne superstitieux, et n’ont pas envie de mourir, ils se censurent eux-mêmes.
Les connaissances techniques moyennes des goréens vont jusqu’au métier à tisser mécanique, qui facilite la production d’étoffes. Ils connaissent les engrais, les cultures en roulement, et la jachère. Les fonderies et hauts-fourneaux artisanaux existent, de même que les chantiers de grande production de navires. Ils sont forts doués en architecture, et leurs bâtiments sont très modernes, leur urbanisme poussé. Les cités sont pourvues d’aqueducs, de canalisations d’eau, de bains publiques, et de tout à l’égout sophistiqués. S’ils en ont les moyens, bien sûr. Ils connaissent le verre, et le verre blanc (transparent), la céramique et la faïence, et aussi bien la métallurgie, que la mécanique de précision. Mais ils ne savent pas produire en masse de manière industrielle, et par exemple, l’exploitation d’une mine ou d’une carrière se fait à la force unique des hommes. De plus, les goréens respectent la nature, et évitent de défricher et de brûler à tout va.
Leurs connaissances scientifiques générales sont plus difficiles à estimer, les exemples manquent un peu. On peut la situer aux abords de la Renaissance. Les plus intellectuels connaissent le caractère sphérique et planétaire de Gor, et comprennent vaguement les lois du déplacement des astres dans le ciel. La chimie est relativement poussée, pour la métallurgie, le traitement des matériaux, la création de composés, et acides. Ils sont fort versés en mathématique, en géométrie, et la mesure du temps, des poids, et des distances, n’a pas de secrets pour les savants.
Bien sûr, pour le paysan de base, tout ceci est inabordable, et son monde est fait de tempêtes expression de la colère divine, de nuits peuplées de spectres, et d’explications superstitieuses des aspects de la vie.
C’est dans deux domaines que la science goréenne étonne : elle connait quelques usages de l’électricité, et les piles, surtout, même si les goréens n’ont jamais eu l’idée de créer des moteurs électromécaniques. Et sa médecine est tout simplement sans commune mesure avec celle de la Terre.
L’électricité, tout d’abord : les goréens savent créer des piles, capables d’alimenter certains appareils électriques. Ils n’ont jamais imaginé autre chose que des lampes, et éclairages, et des appareils pour lancer des décharges, les aiguillons électriques. Lampes et aiguillons, comme les piles, sont cher, mais pas si rares.
On peut ainsi et aussi avoir la surprise de tomber sur des artefacts étonnants, rares mais qui existent, et sans doutes laissés à disposition par les Prêtres-rois, comme les traducteurs universels, ou encore des lunettes de vision nocturne, et même des appareils à rayon X à usage médical. Tout ceci est à considérer comme des artefacts : c’est rare, précieux, unique, et même pour les savants goréens, un peu magique, même si cela surprends moins les Terriens.
On peut supposer qu’un savant goréen aura trouvé pas mal d’autres usages à l’électricité -par exemple, récréatif, en créant des éclairs, et en faisant léviter et bouger de petits objets par électricité statique. Mais il est probable que des tentatives de moteurs électromécaniques, ou de dangereuses armes à décharge électriques, ou encore l’usage et l’électricité pour faire fondre les plus durs minerais, ai été abordé et crée… si bien sûr ces savants ont pu se cacher des Initiés et des agents des Prêtres-rois.
Quand à la médecine : malgré la quasi-totale absence de notre technologie médicale moderne, les goréens sont incroyablement savants dans ce domaine. L’anatomie et la biologie n’ont que peu de secrets pour eux. Ils connaissent les antibiotiques, les anesthésiques, les anti-inflammatoires, les bétabloquants, les vaccins entre autres contre quasi toutes les MST. Ils connaissent aussi la notion de contagion, l’hygiène médicale, la prophylaxie. Ce sont de bons chirurgiens, certains médecins connaissent les techniques de conservation du sang, et le principe des groupes sanguin, ce qui permet de sauver bien des gens de graves hémorragies, et leur compétence en diagnostic est nettement poussée. Avec leurs moyens en biochimie, ils peuvent assez facilement traiter infections et maladies rares et graves, bien que le taux de mortalité dépasse celui de notre médecine actuelle. Mais si une communauté dispose d’un bon médecin, les décès périnataux, et la mortalité infantiles sont assez bas. Bien sûr, dans des villages sans médecins, on revient à des chiffres moyenâgeux, c’est à dire des risques et une mortalité élevée. Et les médecins sont peu courants. Hors des cités-états, avoir un médecin dans son village est un luxe précieux.
Hormis les vaccins pour nombre de maladies, deux exploits médicaux parmi les plus étonnants et ayant le plus d’impact sur la société goréenne, de leur pharmacopée, sont le “vin d’esclave”, et le “sérum de longévité”.
Le vin d’esclave est extrait d’une racine, le sip, et permet d’obtenir un liquide noire, et d’une terrible amertume, qui permets de rendre temporairement stérile une femme. En fonction de sa qualité, et de sa concentration, une dose de vin d’esclave dure d’un mois, à un an pour les plus efficaces. On le nomme ainsi car, bien sûr, toutes les esclaves le boivent afin d’éviter les grossesses, vu leur usage sexuel récréatif. Mais il permet aussi aux Femmes Libres un contraceptif radical et sûr. Ce qui évite le plus gros risque des relations sexuelles, et permet de choisir quand tomber enceinte. Les goréens savent de plus faire certains remèdes accroissant la fertilité.
Le sérum de longévité n’est pas fabriqué par les goréens, mais fourni par les Prêtres-rois, via les Initiés, pour la Caste des médecins. Malgré son effet miraculeux, il est aisément disponible, et d’un prix modique. Injecté en trois fois au niveau des reins, il accroit fortement la durée de vie, et améliore la santé (mais il ne rend pas du tout insensible aux maladies, juste plus costaud). Une personne traitée régulièrement -je ne suis pas sûr des délais, apparemment cela pourrait être une fois tous les dix ans, mais je manque de sources- peut espérer rester jeune, et voir sa vie prolongée de deux cent ans, voir trois cent, dans de rares cas. L’accès au sérum de longévité est sans doutes le seul droit plus ou moins consenti et universel accordé aux esclaves, car tout le monde, même eux, y a droit.
5- Les autres peuples et sociétés de Gor
Tout ce que vous venez de lire s’applique aux sociétés goréennes du culte des Prêtres-rois, et aux cités-états. Mais il n’y a pas qu’eux, et nombre de peuples et tribus, certains très puissants coexistent aussi, qui feront l’objet d’articles qui leur seront consacrés :
Les torvis, le peuple du Torvaldsland : inspirés directement des vikings, dont ils partagent les dieux. Ils sont un grand ennemi des goréens au Sud de leurs frontières.
Le peuple des chariots : inspirés des Mongols, ce sont des nomades qui accompagnent leurs grands troupeaux de Bosks, considérés sacrés.
Les peuples du désert du Tahari : inspirés des touaregs et les peuples du Moyen-Orient.
Les Red Hunters : nomades de l’arctique directement inspirés des Inuits.
Les Red Savages: peuple de chasseurs-cueilleurs combatifs, inspirés des Sioux.
Et il y en a encore d’autres, sur lesquelles nous nous étendrons plus tard.
l’animal le plus proche du cheval de la terre est le kaiila.