La science goréenne et la caste des Bâtisseurs
Cet article va être assez long, mais en résumé, nous allons dresser un portrait aussi complet que possible de l’une de mes castes préférées de Gor : les bâtisseurs, et comme on parle de technologie et de science, de ce qui existe ou n’existe pas dans le monde de Gor. Et Gor, c’est de la Science-fantasy, pas du sword and sorcery et autre univers médiéviste. Dans Gor, il n’y a pas de magie.
Mais il y a de sacrés trucs de science-fiction, qui, bien que kitch pour le public des années 2020 que nous sommes, n’en est pas moins de la vraie science-fiction (et presque de la magie) ! Et nous allons donc parler de ce sujet !
1- Le niveau technologique sur Gor
Le monde de Gor a une civilisation, et un degré de savoirs et techniques général, qui s’apparente, en tout cas en apparence, car on va voir que cela va bien plus loin, à celle de la Rome Antique, autour du 3ème siècle. Et les romains étaient très ingénieux ! Ils connaissaient le béton (toujours inégalé de nos jours), étaient capables de bâtir des systèmes de mécanique hydraulique en chaine, comme des moulins industriels, savaient tracer des routes et des aqueducs avant une précision géométrique qui tenait au centimètre, possédaient des instruments chirurgicaux assez poussés pour clamper une artère ou retirer une cataracte dans un œil, et avaient assez de connaissances en métallurgie pour inventer les cataphractaires, cavaliers et chevaux bardés d’acier, ancêtres de nos chevaliers (ce qu’on ne saura refaire que 10 siècles plus tard !). Techniquement, ils avaient déjà compris le pouvoir de la vapeur comme moteur, mais il leur manquait les matériaux assez solides et adaptés pour créer de telles machines (et aussi la motivation : une des grandes faiblesses des Romains était l’esclavagisme).
On peut donc affirmer que les goréens ont des métiers à tisser performants, qu’ils savent produire de l’acier, même si ce dernier n’est pas forcément des plus solides, qu’ils savent maitriser la soufflerie du verre et l’extraction des métaux, sans compter que bâtir tours, aqueducs, réseaux d’égouts, canalisations d’eau et bains et enfin ponts solides, facile ! Ils ont aussi des connaissances poussées en agriculture, de celles qu’on ne retrouvera que vers le XIVème siècle. Bref, ce ne sont pas des arriérés, et la caste des Bâtisseurs, dont nous allons parler plus loin, ne sait pas que construire des maisons, des ponts et des forteresses : ce sont des mathématiciens, des ingénieurs, des savants, des experts de la mécanique et de l’électromécanique antique, dont les savoirs se comparent à ceux des savants du XIXème siècle.
Par contre, après, il y a aussi les technologies avancées que les goréens ont appris à créer, à travers les connaissances des Prêtres-rois et des terriens, souvent glanées sur place. C’est dans les domaines médicaux (nous en parlons dans cet article : Gorean medicine & the Physicians’ Caste), quelques domaines techniques et dans le domaine électrique et électromécanique que les choses deviennent surprenantes.
Gor n’ayant quasiment pas de pétrole ni de charbon, le chauffage dépend du bois et de systèmes d’isolation et de récupération de chaleur sophistiqués. Le plastique est très peu connu (et je me demande comment il est produit sans pétrochimie : est-il végétal ?) mais il est remplacé par le verre et la céramique de haute qualité.
Si la vapeur et les machines industrielles sont presque inconnues, et si presque tout le monde utilise des méthodes d’éclairage traditionnelles telles que les bougies et les torches, il n’en va pas de même pour l’électricité. Les Goréens utilisent des ampoules à énergie, qui sont des super-batteries électriques alimentant de nombreuses machines et technologies électriques et électroniques. Toutes ces merveilles, réservées aux plus riches, mais pas si rares, sont le plus souvent des artefacts fournis indirectement par les Prêtres-Rois, mais aussi des objets qui ont été collectés sur Terre, lors de missions d’agents des Prêtres-Rois ou des Kurii. D’autres sont créés et fabriqués par les Goréens eux-mêmes. On peut citer l’éclairage électrique, la dynamo, les machines à analyser le sang, les séquenceurs génétiques, la radiographie médicale, les aiguillons pour esclaves, les traducteurs universels, les serrures électriques ou les cages électrifiées, les couvertures chauffantes électriques, les réfrigérateurs, et même les haut-parleurs et les lecteurs de disques et de données multimédia (oui, on peut écouter de la musique sur un vynil ou un CD-ROM dans certains salons luxueux de Gor) ; il y a même quelques hauts-fourneaux alimentés par l’électricité. En fait, il pourrait très bien exister le téléphone filaire sur Gor, puisque à Ar, un élevage d’esclaves exotiques est écouté via des microphones cachés, reliés à des haut-parleurs ; mais clairement, ça sort des limites admises par les Prêtres-Rois.
Plus communément, il y a beaucoup de choses très pratiques : les hauts-fourneaux (indispensables aux aciers et aux céramiques solides), la métallurgie de précision, y compris les horloges, les automates et la micromécanique, le papier et l’imprimerie, les chronomètres et les compas de marine, les boussoles, le tissage semi-industriel à l’aide de métiers à tisser mécanisés, la broderie et le verre semi-industriel, les briquets et autres allume-feu, le fil et le treillis métallique, la céramique et la porcelaine, les machines hydrauliques et pneumatiques, les briques réfractaires et de construction, les alliages et l’acier de qualité supérieure. Ils connaissent également les télescopes, les lunettes, les loupes et les microscopes.
La science-fiction de Gor
Parlons maintenant de ce qui est possible, mais seulement dans le domaine de la science-fiction. Déjà, certains Goréens savent que le voyage spatial est possible à bord de vaisseaux : ils participent à des voyages vers la Terre pour y rencontrer des agents, et ramener des cargaisons de pauvres Terriennes enlevées là-bas pour devenir des esclaves sur Gor. Pour leur transport, ces terriennes sont enfermées dans des caissons d’hypersommeil, et plus d’un esclavagiste a vu l’un de ces étranges caissons. Les Prêtres-Rois maîtrisent l’antigravité, les champs de force et les voyages interstellaires, et leur puissance technologique leur permet de déplacer une planète et de la terraformer. Ils semblent même capables de maîtriser les technologies de télépathie et de contrôle de l’esprit.
Ainsi, les technologies et machines, modernes et de science-fiction, provenant de la Terre, ou confiées aux Goréens par les Prêtres-Rois, existent bel et bien. Mais cela reste très rare ; c’est un très grand secret, que les propriétaires de ces objets cachent avec grand soin. Soit parce qu’ils sont des agents des Prêtres-Rois (ou des Kurii), soit parce qu’ils se cachent d’eux pour ne pas se faire prendre. Par exemple, oui, il y a un ordinateur futuriste caché dans les murs du Palais de l’Ubar d’Ar, capable de contrôler les plateformes d’armement orbital des Prêtres-Rois mais aussi… le climat ! Mais il n’y a pas plus de cinq ou six personnes à le savoir, tous agents des Prêtres-Rois, qui mourraient plutôt que trahir le secret. Et seul deux d’entre eux savent le faire fonctionner.
En conclusion, il n’est pas du tout absurde ou incohérent de voir des indices de technologies de science-fiction ici et là dans le monde de Gor. Ce qui serait absurde ou incohérent, c’est que cela soit visible par tous. Un simple pistolet est une arme terrible sur Gor, et les agents des Prêtres-Rois et des initiés feront tout pour faire disparaître un tel objet et son propriétaire ; personne ne voudrait en posséder un, à moins d’être fou. Les Goréens, en général, ne comprennent pas la science et la technologie terriennes et les méprisent complètement. Ils ont également une forte superstition religieuse qui les encourage à l’ignorer et même à la détruire par excès de prudence.
2- La caste des bâtisseurs
La caste des bâtisseurs est la troisième haute-caste, en rang et préséance, sur les cinq : après les Initiés, puis les Scribes, et au-dessus des Médecins, puis des Guerriers (je ricane à chaque fois que je rappelle que la caste des guerriers est tout en bas de l’échelle !). Elle a pour couleur le jaune et pour emblème et symbole, ça on le sait de manière claire car Norman le décrit, l’équerre de charpentier :
Citation :
À Ar, par exemple, tôt dans la journée, un membre des bâtisseurs se rendra sur le toit où se trouve la Pierre de Foyer et placera le symbole primitif de son métier, une équerre en métal, devant la pierre, priant les Prêtres-rois pour la prospérité de sa caste au cours de l’année à venir ;
Tarnsman of Gor, page 68
La caste des bâtisseurs… ne bâtit pas, enfin, pas directement, même si je pense que tout élève bâtisseur va soulever de la brique et brasser de la chaux pour connaitre le métier. Ce sont les architectes, les ingénieurs, les urbanistes, les architectes navals et les ingénieurs militaires. Ce sont aussi les ingénieurs du bâtiment et des grands travaux, qui dirigent tous les artisans et manutentionnaires dans ce domaine. Ils sont maitres d’œuvres, responsable de l’expansion des cités-états, de la force de leurs murailles, de la puissance de fleur flottille navale, de la qualité et du bon acheminement de l’eau, mais aussi de la bonne préservation du grand dans les greniers ! Les bâtisseurs non seulement bâtissent, mais contrôlent, vérifie, et supervisent l’entretien de toutes les structures urbaines. Aucune cité ne peut s’en passer, et même pour un village, leur présence et leurs savoirs sont une bénédiction.
Les bâtisseurs sont aussi de grands géomètres et mathématiciens, mais aussi des horlogers, des chimistes, des inventeurs, des mécaniciens, des électriciens et, pour tout dire des savants qui s’apparenteraient un peu à Léonard de Vinci (ou le docteur Frankenstein). Du fait de leur proximité avec le peuple pour leur travail, et l’importance vitale de celui-ci pour toute cité, ils sont respectés et estimés par tous. Les autres hautes-castes prennent grand cas de leur avis technique, car, tout simplement, tout le monde a besoin des bâtisseurs, et peu de gens peuvent prétendre remplacer leurs compétences.
Dernier point, la caste des bâtisseurs est responsable des poids, mesures et alliages des monnaies ! Alors, ça n’a l’air de rien, mais un tarsk d’argent qui pèse un gramme de moins, c’est une contrefaçon très rentable ! Pareil pour un sac de farine qui pèse une pierre de moins que son poids légal ! Les bâtisseurs travaillent alors très près avec les marchands et les scribes pour contrôler la conformité des quantités des marchandises et du poids et de la composition des monnaies. Ouais, comme du travail d’inspecteur des douanes !
La caste des bâtisseurs est, un peu comme les médecins, très proche du peuple : elle lui fournit du travail honnête et renouvelé, qui plus est utile à la communauté. Tout le monde peut creuser un puit, mais savoir où le creuser pour avoir de l’eau propre, et comment s’assurer que le puit sera solide et durera des générations, c’est le secret et le talent des bâtisseurs. Les bâtisseurs sont très présents dans les foires, échangeant leurs savoirs, transmettant des techniques au bas-peuple, embauchant et même formant artisans et artistes, afin de perfectionner leurs compétences et leur expertise. Et il est tout à fait connu que, très souvent, bâtisseurs et médecins collaborent étroitement ; les deux castes se soutiennent mutuellement face aux trois autres hautes-castes, et il est même question d’accord et d’alliances secrètes qui dépassent l’étendue des cités-états.
Citation :
De plus, les membres de castes telles que les Médecins et les Bâtisseurs utilisent les foires pour diffuser des informations et des techniques parmi les Frères de Caste, comme le prescrit leur code, en dépit du fait que leurs villes respectives peuvent être hostiles.
Prêtres-Rois de Gor, Page 9
C’est aussi une caste notoirement progressiste (comme les médecins, encore une fois, mais on verra plus loin que ce n’est pas si simple), car elle court avec le savoir, la science et le progrès au service des humains. Oui, on comprend mieux pourquoi ces deux castes sont inférieurs en rang à la caste des Scribes et des Initiés. Car les bâtisseurs peuvent souvent être sur le fil du rasoir, dans leur exploration des limites de la technologie. Tellement sur le fil du rasoir que les Prêtres-Rois peuvent parfois intervenir de manière… radicale :
Citation :
« D’autre part, vous apprendrez qu’en matière d’éclairage, d’abri, de techniques agricoles et de médecine, par exemple, les mortels, ou les hommes du dessous des montagnes, sont relativement avancés. Il me regarda – amusé, je crois. « Vous vous demandez, dit-il, pourquoi les nombreux et évidents déficits de notre technologie n’ont pas été comblés malgré les Prêtres-Rois. Il vous vient à l’esprit qu’il doit exister sur ce monde des esprits capables de concevoir des choses comme, par exemple, des fusils et des véhicules blindés. »
« Ces choses doivent certainement être produites », ai-je insisté.
« Et vous avez raison », dit-il d’un ton sombre. « De temps en temps, ils le sont, mais leurs propriétaires sont alors détruits, éclatant en flammes. »
« Comme l’enveloppe de métal bleu ? »
« Oui, dit-il. « Le simple fait de posséder une arme de ce type est puni par la Flamme de la Mort. Parfois, des individus audacieux créent ou acquièrent de tels matériels de guerre et échappent parfois pendant un an à la Flamme de la Mort, mais tôt ou tard, ils sont frappés. » Son regard était dur. « J’ai vu cela se produire une fois », dit-il.
Tarnsman of Gor, Page 31.
Bon avertissement, n’est-ce pas ? Oui, le risque mortel de la Flamme Bleue, quand un homme commence à dépasser les limites des sciences et techniques autorisées par les Prêtres-Rois sur le monde de Gor, est une réalité. Mais si les Prêtres-Rois n’interviennent que très marginalement, car ils sont de moins en moins aptes à le faire au fil des romans de la saga de Gor, les Initiés, eux…. Hé bien il faut réellement les considérer comme l’image caricaturale d’une Inquisition anti-technologique. Les Initiés ne sont pas contre la recherche scientifique, ils sont contre toute utilisation qui pourrait briser l’équilibre des forces et de la stabilité du monde de Gor. Pourquoi ? L’immense majorité ne le sait pas. Les plus cultivés, eux, vont par contre citer les ravages des guerres sur Terre pour justifier cette inquisition. La réalité est tout autre : les Prêtres-Rois ont non seulement peur que les goréens détruisent le monde, donc le zoo des Prêtres-Rois, mais surtout, qu’ils aient assez de moyens et de technologies pour tuer les Prêtres-Rois ! Et vu que les Prêtres-Rois sont peu nombreux, on comprend cette peur.
De fait, la caste des bâtisseurs est, en tout cas en apparence, notoirement traditionnaliste. Beaucoup moins que les guerriers, les scribes et les initiés, mais elle l’est ! Parce qu’elle doit s’autocensurer, empêcher ses membres de foncer tête baissée dans de nouvelles innovations qui, au mieux, vont finir en procès d’hérésie avec torture, cachot, pal et toutes ces joyeusetés ; et, au pire en un grand tir de laser orbital vaporisant un quartier, voire une cité entière, dans un joli flash bleu. Oui, encore une fois, cela motive fortement à la prudence. La caste des médecins, même si elle aussi est forcée de s’autocensurer, ne subit pas le même degré de pression socioculturelle. À ce sujet, il faut aussi tenir compte que la notion de progrès, par cette pression socioculturelle qui dure depuis des millénaires, est très différence de la même idée dans l’esprit des terriens :
Citation :
La route, comme la plupart des routes goréennes, était construite comme un mur dans la terre et devait durer une centaine de générations. Le goréen, qui n’a guère l’idée du progrès au sens où nous l’entendons, prend grand soin de sa construction et de son exécution. Ce qu’il construit, il s’attend à ce que les hommes l’utilisent jusqu’à ce que les tempêtes du temps l’aient réduit en poussière. Pourtant, cette route, malgré tout le soin apporté par la caste des bâtisseurs, n’était qu’une route secondaire sans prétention, à peine assez large pour permettre le passage de deux charrettes.
Outlaw of Gor, Page 25
La caste des bâtisseurs n’est pas du tout aussi protégée que celle des médecins. Les goréens n’ont aucuns scrupules à asservir ou tuer un bâtisseur, par intérêt ou caprice. D’ailleurs, les femmes de la caste sont comme toutes les femmes libres goréennes de haute-caste. Elles gèrent le foyer, les enfants, les éventuels serviteurs et esclaves. Les femmes bâtisseurs actives dans le métier sont une minorité –mais ça ne veut pas dire que c’est exceptionnel non plus !
Citation :
Il convient de noter que les femmes d’une caste donnée n’effectuent souvent pas le travail de la caste. Par exemple, une femme de la caste des métallurgistes ne travaille généralement pas à la forge, pas plus qu’une femme de la caste des bâtisseurs n’est susceptible de superviser la construction de fortifications.
Fighting Slave of Gor, Page 209
Ha, oui, pour conclure la présentation de la caste des bâtisseurs, elle est comme toutes les autres hautes-castes : pas forcément riche ! J’aime bien rappeler que les castes étant les castes, une famille ruinée, ne pouvant quitter sa caste et donc changer de métier, peut très bien en être réduite à vendre ses enfants, voire à la mendicité ! C’est pareil pour tout le monde, et la solidarité à l’intérieur de la caste est la seule chose qui protège de cela –avec toutes les manigances politiques que vous pouvez imaginer ! Cela dit, un bâtisseur a plus de facilité à vendre ses compétences, même pour pas grand-chose, que, par exemple, un scribe ou un guerrier. Bon, le bâtisseur devra peut-être soulever une pelle, mais quel chef de chantier cracherait sur les compétences d’un contremaitre aussi efficace qu’un bâtisseur ?
3- Les expertises des bâtisseurs
Histoire de casser l’archétype du bâtisseur qui construit des maisons et des ponts, voici une liste des différents types de bâtisseurs que l’on voit cité dans les romans de Gor, de manière directe ou indirecte.
– Les architectes privés & civils
C’est l’image classique que tout le monde a de la caste et, en effet, la plupart des bâtisseurs sont formés à l’architecture, principalement civile, mais aussi pour les particuliers assez riches pour se payer un vrai architecte pour leur maison. Les bâtisseurs de cette expertise ne sont pas là que pour dessiner des plans et diriger des chantiers. Ils sont aussi sollicités pour la vérification des bâtiments et les travaux d’entretien et de rénovation. Les goréens construisent pour durer, du moins s’ils le peuvent, et certains cylindres d’Ar sont debout depuis plus de 500 ans. Mais il faut être compétent et méticuleux pour s’assurer qu’ils durent si longtemps, et les bâtisseurs ne manquent jamais de travail.
– Les ingénieurs de marine
Un bateau, c’est une machine d’une complexité inouïe dès qu’on dépasse la barcasse ou le pointu de la pêche côtière. Peu de gens savent les construire, et il y a donc des bâtisseurs dont c’est la spécialité. Une galéasse de transport maritime, ou une galère de guerre, c’est un chantier qui peut durer un an ou deux et nécessiter la coopération de centaines d’artisans et d’ouvriers. Pour coordonner tout cela, il faut une grande expertise.
– Les ingénieurs hydraulique & industriels
Une des choses essentielles pour les cité-États de Gor, c’est l’eau. L’eau est essentielle pour une quantité d’usages industriels et la consommation humaine exige une eau propre et saine. C’est-à-dire tout sauf l’eau des rivières, car celle-ci est forcément polluée par toutes les activités humaines- Vous n’auriez pas voulu vous baigner dans la Seine, à Paris, au XIVème siècle ; il y a des chances que ce soit la dernière chose que vous feriez. Il y a donc d’une part des aqueducs, réservoirs, bassins et châteaux d’eau partout, et d’autre part, pour l’usage industriel, des canaux et des moulins hydrauliques, aussi bien employé pour les céréales, qu’en métallurgie. Mais les bâtisseurs avec cette spécialité savent aussi concevoir des moulins à vent, des installations de pompage et d’irrigation, des palans, des systèmes de chauffage et de canalisations, et ce sont les spécialistes des bains et des fontaines.
– Les ingénieurs militaires
Ouvrage offensifs et défensifs, travail de sape, machines de guerre, tout ce qui a trait au domaine militaire est de cette expertise. Les ingénieurs militaires ne passent d’ailleurs pas tout leur temps dans des bureaux. Comme certains membres de la caste des médecins qui travaille à l’arrière du champ de bataille, les ingénieurs militaires dirigent les chantiers nécessaires à l’armée dont ils font partie. Et comme une machine de guerre exige des géomètres et techniciens compétents, ils sont parfois au cœur de la bataille, ou presque !
– Les ingénieurs médicaux & chimistes
La chimie, c’est un des trucs primordiaux des bâtisseurs. Je tiens d’ailleurs à rappeler que si la chimie est une science récente sur Terre (en gros, on situe sa naissance en 1722, avec Étienne Geoffroy l’Aîné, médecin et naturaliste français), l’Art de la Terre, une chimie primitive mais efficace, est née en Égypte antique. Quant à l’alchimie, si une partie de ce savoir était ésotérique et parfois farfelu, une autre partie était une chimie tout à fait fonctionnelle.
La chimie est étroitement liée à la médecine et la biologie, mais aussi à la métallurgie et aux artisanats. Ainsi les bâtisseurs de cette expertise sont-ils souvent versés dans des connaissances assez poussées en métallurgie et industrie, et aussi en biologie et en anatomie. Ils créent, avec l’aide d’autres experts de la caste, et en étroite coopération avec des artisans et des médecins, machines, dispositifs et composés chimiques. Si un bâtisseur ne sait pas comment on administre un antibiotique ni comment il fonctionne exactement, il sait comment fabriquer le laboratoire pour le produire efficacement !
– Les horlogers & opticiens
Si la plupart des goréens se fichent totalement de savoir l’heure, ils apprécient les calendriers astronomiques. Et la mesure du temps est très utile dans certaines activités, que ce soit la navigation maritime ou l’industrie, la chimie ou la médecine. Et, enfin, les belles clepsydres et horloges mécaniques animées font partie des œuvres d’art qu’un goréen riche est fier de posséder chez lui. Mais une chose est très recherchée et appréciée des goréens : les verres des bâtisseurs, en gros, les longues-vues, mais aussi les lunettes de vue et de précision. Les bâtisseurs de cette expertise sont donc des spécialistes des mécaniques de précision et de l’optique. Ils savent même fabriquer des microscopes optiques, prisés de la caste des médecins, et de petits automates capables de jouer de petites scènes sous l’œil ébahi des spectateurs.
– Les électriciens
Si je ne parle pas de mécanique, c’est que cette compétence est finalement très courante dans toutes les expertises des bâtisseurs, au point que la plupart d’entre eux sont aptes à fabriquer des systèmes mécaniques (mais pas des moteurs, hein ! Ou alors pas longtemps avant que le Feu de la Mort ne frappe). Par contre, une expertise recherchée des bâtisseurs, c’est les électriciens. Car, oui, Gor connait l’électricité et, non, ce n’est pas un cadeau des prêtres-rois !
Dès les trois premiers tomes des romans, nous apprenons que les ampoules d’énergie, aussi bien que les slave goads et les haut-parleurs et micros, sont des inventions des bâtisseurs, depuis un siècle. Ce qui veut aussi dire que les bâtisseurs ont inventés une source d’énergie très condensée, puisqu’elle peut durer très longtemps et se cacher dans le manche d’un slave goad. Les bâtisseurs experts en électricité savent donc construire ces piles et ces machines merveilleuses, et sans doutes bien d’autres (comme une dynamo pour un moteur éléctromécanique). Est-il besoin de dire que tout cela est très secret, et que les bâtisseurs font très attention à ce qu’ils inventent dans ce domaine, au risque d’attirer l’attention des Initiés ou, pire, des Prêtres-Rois ?
4- Les technologies goréennes
Une liste d’équipement ! Yahaa !
Alors, non, tout de même pas, mais je vais veiller à présenter des inventions techniques et technologiques présentes dans le monde de Gor. Toutes ne sont pas des créations exclusives de la Caste des bâtisseurs, mais, le plus souvent, c’est leur invention, et ils monnayent fort cher le droit, pour des artisans, de se servir de leurs inventions les plus simples.
Deux exemples sont le fil de fer et le plastique végétal : connu sur Gor, le fil de fer exige des techniques métallurgiques de pointe ; quant au plastique, il s’agit de chimie complexe. Des artisans et ouvriers travaillent à la création de ces matériaux, et d’autres les exploitent pour la création de biens utiles, mais ce sont les bâtisseurs qui gèrent ce marché, et en retirent des dividendes.
Ai-je besoin de dire que les plus riches marchands sont prêts à payer des fortunes pour contrôler ce genre de marché et financer les bâtisseurs, afin de s’assurer une exclusivité ? Les bâtisseurs n’ont d’ailleurs pas forcément le choix. Ils doivent financer les structures industrielles pour produire leurs créations, et, dès lors, c’est la caste des marchands qui va en profiter, grâce à sa fortune, d’une manière ou d’une autre.
Les objets plus ou moins communs
Alors, ils ne sont pas tous si communs que cela, mais ce sont les objets technologiques les plus répandus, que la plupart des goréens, s’ils en ont les moyens, pourraient se procurer. Quelques objets plus rares (comme le réfrigérateur ou l’allume-feu électrique) sont clairement plus difficiles à se procurer.
Le fils de fer, les treillis de fer et les liens d’attache.
Les goréens savent donc fabriquer du fil de fer, et ils s’en servent pour plusieurs usages. Par exemple, les liens d’attaches sont un mélange de liens de cuir, et de fil de fer fin, tressés. Autant dire que ces liens, parfaits pour lier une captive ou une esclave, sont impossibles à couper avec des moyens simples.
Je tentais de me défaire des liens qui tenait mes poignets, les frottant contre le tronc d’un arbre tombé, mais je ne pouvais pas les défaire, ni les user. La fibre de d’attache goréenne n’est pas faite pour être enlevée si facilement des poignets d’une fille. Au bout d’une heure, j’étais ligoté aussi solidement qu’avant. (Captive de Gor, chapitre 11, page 182)
Il y avait aussi des sacs d’esclaves tressés de câbles métalliques, d’un quart de pouce d’épaisseur, certains argentés, d’autres noirs, d’autres de couleur acier, avec des ouvertures en forme de diamants de deux à quatre pouces, qui pouvaient être cadenassés au sommet. (Prix de Gor, chapitre 18, page 577)
Les lunettes et longue-vue, nommées verres des bâtisseurs.
Oui, les goréens maitrisent l’optique. Ils savent donc faire des binocles, des loupes, des lunettes de vue, des microscopes et des longues-vues, nommées dans les romans : verres des bâtisseurs.
J’ai entendu, environ un demi-Ahn plus tard, Tenrik appeler le guetteur. L’homme portait un long verre des bâtisseurs.
“Peux-tu voir leur drapeau ?” cria-t-il.
“Il est blanc, s’écria-t-il, avec des rayures vertes. Il arbore la tête d’un bosk !” (Les Aventuriers de Gor, chapitre 13, page 185)
Les glacières & réfrigérateurs.
Historiquement, les glacières existent depuis l’antiquité. La méthode est simple : on récolte de la glace dans les régions où elle se forme en hiver, on la transporte rapidement, entassée dans des tas de paille sèche, et on la stocke au fond d’un puit ou d’une tour, aux murs épais couverts de brique cuite, sur de la paille. Le tout est maintenu isolé et la glace peut se conserver ainsi des mois, et servir à conserver des aliments. Le plus souvent, cependant, au cœur de l’été, si on ne renouvelle pas la glace (en allant la chercher en montagne, par exemple), elle aura fondu.
Est-ce qu’il existe des réfrigérateurs, c’est-à-dire des glacières électriques ? A priori, vu les sciences médicales de la caste des médecins, oui, il en existe clairement, car c’est une nécessité, et que, finalement, il suffit d’un petit compresseur à gaz alimenté par une pile et d’un circuit de refroidissement par tubes, rien de vraiment impossible à créer pour un bâtisseur. Mais ça reste rare et très cher.
Les chronomètres, Compas, boussoles et instruments de navigation
Les Goréens emploient des compas solaires et lunaires avec d’efficaces instruments de mesure du temps, puisque horloges et chronomètres existent. Le Nord goréen pointe toujours sur les Monts Sardars. Bien sûr, ces instruments, petits bijoux d’horlogerie, sont rares et chers.
Comme la plupart des boussoles Goréennes, la mienne contenait un chronomètre, et j’ai pris la boussole, je l’ai retournée et j’ai appuyé sur la languette qui allait en ouvrir le dos et révéler le cadran. (Tarnsman de Gor, chapitre six, page 58)
Les briquets et allume-feu
Autre jouet courant de la Caste des Bâtisseurs, il s’agit de briquets à alcool, employant un silex et une mèche, avec un réservoir. On les nomme aussi photophore, car, ils peuvent être équipés d’une lentille, permettant de créer un petit faisceau d’éclairage.
Ha, oui, il existe même des allume-feu électriques, mais à priori, vu que leur usage pourrait se rapprocher d’une arme, ils sont très rares, et il est risqué d’en posséder un. Par contre, même si les goréens pourraient en créer, il n’y a pas d’allumettes. La chimie des allumettes est trop proche de celle des explosifs, totalement interdits sur Gor.
Les lampes électriques
C’est relativement peu répandu, mais il en existe quelques-unes, surtout dans la caste des médecins, en usage pour des examens médicaux. On en trouve aussi pour le travail de précision des horlogers ou de certains artisans et artistes. Le plus rare, car les goréens n’en voient pas réellement l’usage, ce sont les lampes éléctriques de poche. Soit les goréens usent de torches et lanternes, soit ils se servent d’ampoules à énergie, dont nous allons parler en détail plus bas dans cet article.
Les serrures et la micromécanique
Pour résumer, les goréens savent créer des outils de précision et de la micromécanique assez petite pour permettre de faire des chronomètres qui tiennent dans un compas de marine, ou encore des verres optiques. Les serrures goréenes en profitent bien. Si en général les serrures sont sommaires pour la plupart des gens, en y mettant le prix, on peut avoir des serrures mécaniques à goujons et ressorts, qui tiennent même dans un cadenas ou un collier d’esclave.
Il existe même des serrures électriques, qui se ferment grâce à un loquet électromécanique, et qui ne peuvent être crochetés. Il faut soit une clef qui contient le petit circuit électromécanique qui déverrouille la serrure, soit taper un code sur un petit clavier électromécanique.
Je pris dans ma tunique la clé que mon père m’avait donnée, la clé du collier de Sana. J’atteins la serrure derrière son cou, et j’y insérais la petite clef pour la tourner, en ouvrant le mécanisme à ressort. J’arrachais le collier de sa gorge et le jetais avec la clé, depuis le dos du Tarn et je les ai vus voler vers le bas dans une longue et gracieuse parabole. (Tarnsman de Gor, chapitre cinq, page 52)
Le papier
On parle souvent de parchemins sur Gor, mais c’est par ignorance de ce qu’est ce matériau : le parchemin, historiquement, c’est de la peau de mouton ou de veau, traitée, avec un travail harassant. Une feuille de parchemin vaut ainsi une fortune et c’est la principale raison pour laquelle il n’existait presque pas de bibliothèque comptant plus de vingt ou trente ouvrages au bas moyen-âge en Europe.
Il y a bien aussi le papyrus, mais c’était une technique qui ne fonctionnait pas sans avoir à disposition la plante nécessaire : le papyrus à papier, qui n’existe qu’en Afrique. Donc, si le papyrus fut employé dans tout le bassin méditerranéen et dans le monde Arabe, je ne voyais pas forcément de raison que ce matériau existe sur Gor (mais en fait, si).
Mais, il existe le papier ! Les goréens emploient du papier, selon des techniques proches de la réalisation du papier selon les recettes chinoises, mais en utilisant de la fibre de rence, qui pousse principalement dans le delta du Vosk. C’est d’ailleurs la production principale de la caste locale, la Caste des Renciers, qui n’a pas la vie facile. Le papier obtenu est de plus ou moins bonne qualité selon le traitement, mais il est autrement plus abordable que le parchemin.
Est-ce qu’il existe d’autres papiers que le papier de rence ? Ils apparaissent plus tardivement dans les romans, mais il existe du papier de soie (pani), du papyrus (Port-Schendi) et même du papier de pulpe de bois et de rep (Ar et ses alentours)
On fabrique une sorte de papier à partir du rence. La plante elle-même a une racine longue et épaisse, d’environ 15 cm, qui se trouve horizontalement sous la surface de l’eau ; de petites racines s’enfoncent dans la boue à partir de cette racine principale, et plusieurs « tiges », jusqu’à une douzaine, en sortent, souvent d’une longueur de 15 à 16 pieds à partir de la racine ; elle a une hampe florale en excroissance, généralement unique. (raiders of Gor, page 7)
Le rep est une matière fibreuse blanchâtre que l’on trouve dans les gousses d’un petit arbuste rougeâtre, cultivé commercialement dans plusieurs régions, mais surtout en dessous d’Ar et au-dessus de l’équateur ; le rep bon marché est tissé dans des moulins, communément dans plusieurs villes ; il prend bien la teinture et, étant bon marché et solide, il est populaire, en particulier parmi les castes inférieures. (Raiders of Gor, page 10)
Le plastique
Je n’étais pas sûr de cela, mais oui, il y a quelques objets en plastique, et visiblement, il est produit par les goréens. Comme le pétrole ne semble pas connu ou exploité, il s’agit de plastique végétal et biodégradable. Les bâtisseurs en font des objets simples, surtout pour un usage en chimie et en médecine.
Le verre
Si le verre existe depuis longtemps sur Terre, il a fallu attendre le XVIIIème siècle pour que les européens sachent faire de grandes plaques de verre et de grands miroirs. Les goréens savent eux aussi le faire, et, comme sur Terre au XVIIIème, c’est cher ! Moins qu’à l’époque (un miroir sur pied pouvait couter le prix d’un château), mais ça n’est pas vraiment abordable pour la plupart des gens. Les miroirs sans teint existent aussi, et servent pour regarder sans être vus ; ce sont de bons objets pou espionner.
L’aiguillon à esclave
Il en existe de plusieurs sortes, Norman décrit avant tout celui pour les tarn, et celui pour les esclaves, Celui pour les esclaves a été conçu par les bâtisseurs et les médecins, en commun. Le but de l’objet est de discipliner en infligeant une grande douleur, mais sans laisser de blessures et de séquelles. L’instrument, assez courant, est une tige électrifiée, avec une molette qui règle l’intensité. Et, oui, ça peut être une arme mortelle, preuve, s’il en est, que, non, les médecins de Gor ne suivent pas le serment d’Hippocrate.
De l’autre côté de la ceinture, il portait une aiguillon à esclave, un peu comme l’aiguillon à tarn, sauf qu’il est conçu pour servir d’instrument de contrôle des êtres humains plutôt que des tarns. L’instrument fut développé conjointement par la Caste des Médecins et celle des Constructeurs, les Médecins apportant leur connaissance des fibres douloureuses des êtres humains, des réseaux de terminaisons nerveuses, et les Constructeurs apportant certains principes et techniques développés dans la construction et la fabrication des ampoules énergétiques. Contrairement à l’aiguillon à tarn qui a un simple interrupteur marche-arrêt dans la poignée, l’aiguillon à esclave fonctionne à la fois avec un interrupteur et un cadran, et l’intensité de la charge administrée peut varier d’une infliction qui n’est que désagréable à une qui est immédiatement mortelle. (Assassin of Gor)
Les empreintes digitales
Les goréens emploient les empreintes digitales depuis très longtemps, pour l’identification des esclaves. Il suffit de papier translucide, d’une loupe et d’un peu d’encre pour faire la comparaison. Est-ce que les goréens savent prélever des empreintes digitales sur une scène de crime ? Je dirais que oui, car sur Terre, c’est une technique réalisée efficacement depuis 1891. La technologie goréenne est bien assez avancée pour créer des poudres fines pour prélever des fragments d’empreinte, puis les comparer, au moins sommairement. Un outil que tout magistrat-enquêteur de Gor emploierait sans hésiter !
C’est auprès de cet homme que Vella avait été placée, son enregistrement, ses papiers et son achat ayant été organisés. Dans la Maison de Cernus, après que le voile, les bracelets, la laisse et le collier aient été retirés, les agents de la Maison de Cernus avaient vérifié ses empreintes digitales en les comparant à celles figurant sur les papiers. Elle avait ensuite été examinée minutieusement par les médecins de la Maison de Cernus. Puis, jugée acceptable, elle s’était agenouillée pendant que les agents de la Maison signaient le reçu de sa livraison et endossaient ses papiers, en conservant un exemplaire et en donnant un exemplaire à l’agent du vendeur, pour qu’il le transmette au Cylindre des documents. (Assassin de Gor)
Les objets plus étranges
Si c’est proprement inconnu pour 98% des goréens, et que beaucoup de ces objets seraient clairement de la magie pour la plupart d’entre eux, ce sont quelques-uns des objets présents, évoqués, ou possibles, des technologies connues et employées sur Gor. Autant dire que tous ces objets valent une fortune et sont rares, sans oublier que le goréen moyen ne saurait même pas comment les faire fonctionner. Et, non, il n’y a aucune arme technologique dans cette liste. Voyez le chapitre 6 : les technologies interdites, pour comprendre pourquoi.
Le tapis chauffant
Parmi les délires de Norman, surtout qu’on ne saura jamais comment il fonctionne et que par la suite, on n’en entendra plus jamais parler, il a imaginé un matelas chauffant. Citation :
“Le matin, je me suis réveillé sur le matelas dans le coin de mon appartement, froid et tremblant. C’était peu avant l’aube. J’ai éteint le bouton d’alimentation du tapis et replié les côtés de la couverture. Il était froid au toucher maintenant, parce que j’avais réglé la température au chronomètre pour qu’il devienne froid une heure avant la première lueur. On a peu tendance à rester dans un lit glacé. J’ai décidé que je désapprouvais les appareils goréens pour séparer les mortels de leurs lits autant que je détestais les radios-réveils de mon propre monde. (Tarnsman de Gor, chapitre quatre, page 43)”
Le traducteur universel
Lui aussi est un objet qui n’apparait en fait que dans un seul roman et est très vite oublié. Il semble donc très rare, et c’est un objet fourni par les Prêtres-Rois. Je laisse ici la citation, par soucis d’éclectisme :
“Ces machines de traduction sont une merveille de miniaturisation, chacune d’entre elles, de la taille d’une machine à écrire portable, étant programmée pour quatre langues non goréennes. Les traductions, bien sûr, sont plutôt littérales, et le vocabulaire se limite à des reconnaissances d’environ 25 000 équivalences pour chaque langue. En conséquence, pour une communication subtile ou l’expression la plus complète de la pensée, la machine était inférieure à un linguiste compétent. La machine, cependant, selon mon père, a conservé l’avantage que ses erreurs ne seraient pas intentionnelles, et que ses traductions, même inadéquates, seraient honnêtes. (Tarnsman de Gor, chapitre trois, pages 25-26)”
La machine à analyse de sang
Comment, pourquoi ? Je n’en sais rien, mais c’est un appareil fort utile présent dans les meilleurs cabinets médicaux, que l’on voit souvent sur des sims de roleplay goréen. La machine permet de connaitre le groupe sanguin, de détecter certaines maladies et drogues, et même de déterminer si une femme est enceinte ou non. Comme la machine emploie forcément de l’électronique, c’est une machine soit fournie par les Prêtres-rois, soit importée depuis la Terre.
La cage électrifiée
Rien de bien compliqué que de les créer, et parfaitement et cruellement efficace pour garder un prisonnier et empêcher qui que ce soit de toucher à la cage. Cela dit, ça reste un objet rare et peu employé.
Le séquenceur génétique
Oui, oui, vous avez bien lu ! Si au départ, c’est une machine rarissime exclusivement donnée par les Prêtres-rois, depuis quelques années dans le monde de Gor, c’est une machinerie importée de la Terre. Elle est surtout employée par les médecins qui travaillent avec les élevages d’esclaves, pour affiner les lignées.
Le haut-parleur & le microphone
Vous pensez que je plaisante ? Dans les romans, il y a plusieurs cas d’usage de haut-parleurs et de microphones. C’est d’ailleurs la base des traducteurs universels. Et c’est une technologie électrique relativement simple, en fin de compte, que les bâtisseurs goréens ont rapidement appris à créer, sans doutes à partir de modèles venus de la Terre. C’est cependant une technologie gardée relativement secrète : les bâtisseurs ne vont jamais expliquer comment cela fonctionne. Ils vont seulement proposer d’installer ces machines permettant d’entendre sans être entendus, ou de communiquer par fil à distance, à des clients riches et de confiances. Les risques de dérive (et donc de danger mortel) sont trop élevés.
« Est-ce qu’elles nous entendent ? » chuchotai-je.
« Non, répondit Ho-Tu.
L’une des filles s’est mise à rire, a poussé l’autre, puis s’est retournée et s’est enfuie, poursuivie par l’autre, qui riait elle aussi.
Je regardai Ho-Tu avec insistance.
« Il y a un système d’enceintes acoustique», dit-il. « Nous les entendons, mais elles ne nous entendent pas.
Je regardai les deux filles qui s’enfuyaient. Au-delà d’elles, j’en voyais d’autres. Deux d’entre elles jouaient au ballon avec une balle rouge. (Assassin of Gor, page 114)
Le phonographe et le lecteur musical
C’est très rare, et c’est surtout importé de la Terre, mais les lecteurs de disque, ou encore de cassette et de CD-rom peuvent être acheté sur Gor, pour qui connait les bonnes personnes et a de l’or (oui, de l’or !) à perdre. Un phonographe à disque de cire ou de plastique sera relativement accessible, les machines plus modernes de ce genre sont simplement rarissimes… et puis, il faut aussi avoir les disques et les cassettes pour écouter de la musique. Et bien sûr, c’est très mal vu sur Gor en général.
L’écran cathodique
Les séquenceurs génétiques et les machines à analyser le sang ont besoin de claviers et d’écrans, et donc, l’écran cathodique existe. Oui, cela implique sur Terre un minimum de compétence en physique des particules que les goréens ne maitrisent pas du tout. Ce qui est la raison pour laquelle ces écrans sont importés de la Terre. Les bâtisseurs savent comment les utiliser et les faire fonctionner, mais pas comment les créer.
Le caisson de stase
Là aussi, peu de goréen du peuple en ont vu, mais c’est un objet connu des agents des Prêtres-Rois (et des Kurri), mais aussi des marchands d’esclaves et des médecins, et sûrement d’autres personnes riches, puissantes et curieuses. Ce sont les caissons qui permettent de transporter une terrienne de manière sécurisée, de la Terre à Gor, via des vaisseaux spatiaux. Et visiblement, la personne dans le caisson est en stase, en hyper sommeil, si vous préférez, et peut rester ainsi très longtemps. Comme c’est en rapport direct avec les Voyages d’Acquisition et le commerce d’esclaves terriens, l’objet, facilement reconnaissable, est connnu.
« – Les esclaves terriennes, dit Peisistratus, sont normalement mises sous sédatif sur Terre, amenées à des points de collecte, stockées dans de tels caissons pour le voyage vers Gor, débarquées inconscientes sur Gor, puis amenées inconscientes dans les enclos. Ainsi, dans un cas typique, une fille peut se coucher comme d’habitude, dans le confort de ses draps, sans autre pensée que celle de son existence quotidienne du lendemain, totalement inconsciente de sa sélection, puis, plus tard, à son étonnement, se réveiller dans les enclos.” ( Kur of Gor)
-5 Les Ampoules d’énergie
L’ampoule d’énergie a été inventé par la Caste des Bâtisseurs à partir des savoirs offerts par les Prêtres-rois. C’est comme une ampoule électrique, qui produit en général sa propre électricité avec une petite batterie, qui est un secret bien gardé de la Caste des bâtisseurs. Comment cette batterie qui semble pouvoir durer des années produit de l’électricité ? Mystère. Mais cela rendrait les terriens jaloux.
L’ampoule d’énergie produit une lumière claire et douce et, donc, elle dure des années.
Aucun prix n’est donné pour une ampoule d’énergie, mais je serai tentée de dire qu’une de ces ampoules se négocie sans doutes à au moins 1 ou 2 tarn d’or l’unité, eu égard à leur complexité et leur durée de vie de plusieurs années.
“Ces ampoules, inventées il y a plus d’un siècle par le Caste des Constructeurs, produisent une lumière claire et douce pendant des années sans remplacement.”
Tarnsman of Gor
Les ampoules ne sont abordables que pour les plus riches. La plupart des Goréens usent de lumières produites par des flammes et, de toute manière, s’ils disent préférer cela, ils n’ont guère ni le choix, ni les moyens.
“Il est intéressant de noter que la lumière dans la pièce venait de derrière un plafond bleu translucide, probablement fourni par des ampoules d’énergie. Saphrar était un homme riche d’avoir des ampoules d’énergie dans sa maison ; peu de Goréens peuvent se permettre un tel luxe ; et, en effet, peu de gens s’en soucient, car les goréens, pour une raison quelconque, aiment la lumière des flammes, des lampes et des torches et autres ; les flammes doivent être faites, entretenues, observées ; elles sont plus belles et plus vivantes.”
Nomades of gor
Les piles et les sources d’énergie
Les bâtisseurs savent donc faire des piles qui peuvent alimenter des machines électriques, mais ils savent aussi bien faire des interrupteurs et des câbles électriques (vive le plastique) et des dynamos. Ils pourraient donc produire de l’électricité en masse, mais ça n’est clairement pas le cas. Il y a plusieurs raisons à cela :
1- C’est cher : il n’y a pas d’industrie de masse sur Gor, donc, construire des systèmes électriques est long, compliqué et onéreux.
2- Les goréens n’aiment pas les innovations : ils préfèrent un coussin à un siège, une fourrure à une couverture, une chandelle à une lampe électrique, un feu de bois à un radiateur, et il se méfient des technologies modernes qu’ils ne comprennent pas, et qui ressemblent pour eux à de la magie, donc à un danger.
3- Les Initiés et les Prêtres-Rois sont vigilants : on en a déjà parlé, donc pas besoin d’y revenir, mais cela encourage les goréens à ne pas abuser de ces technologies, par saine prudence.
Quelques citations :
Je n’ai vu aucune marchandise dans mon passage à travers les halls arrière de la Céruléenne ; les filles sont généralement gardées, avant leur vente, dans des cellules de détention, éclairées par des ampoules d’énergie, sous le niveau du sol ; cependant, je passais bientôt devant les cages d’exposition, qui sont accessibles au public ; ces cages étaient maintenant vides ; elles servent, du 10 au 14 Ahns d’un jour donné, à exposer les marchandises qui seront vendues le soir ;
Assassin of Gor
On trouve des ampoules électriques chez les gens très riches, mais aussi dans les offices de professionnels ayant des besoins spécifiques. Ainsi, dans un hospice de la Caste Verte, dans les grandes villes, la présence d’une ampoule ne sera pas si surprenante, malgré son prix :
Les instruments qu’il utilisait, les tests qu’il effectuait, les échantillons dont il avait besoin n’étaient pas différents de ceux de la Terre. Ce qui m’interpella particulièrement, c’est le fait que cette pièce, aussi primitive soit-elle à mes yeux, était éclairée par ce que l’on appelle en goréen une ampoule d’énergie, une invention de la Caste des Bâtisseurs. Je n’en voyais ni les cordons ni les boîtiers de piles. Pourtant, la pièce était remplie d’une lumière blanche, délicate et douce, que le médecin pouvait régler en faisant tourner la base de l’ampoule.
Captive of Gor
Puis la foule s’est calmée et les musiciens aussi se sont tus, tandis que les lumières de l’amphithéâtre s’éteignaient les unes après les autres. Une autre série d’ampoules, au grand plaisir de la foule, a soudain allumé le bloc (où est exposée une esclave, NdT) avec une lumière éclatante.
Le bloc, dans la lumière, avait l’air très austère et massif. Il était vide. Je me demandais ce que les filles pouvaient voir depuis le bloc. Je pouvais voir, dans la lumière qui se reflétait, les visages de ceux qui m’entouraient et, à mesure que les moments passaient, j’en voyais de plus en plus.
Assassin of Gor
Vika me sourit : “Vous voyez, dit-elle en soulagement, il est trop tard. Maintenant, tu dois rester.”
“Pourquoi ?” Ai-je demandé.
Elle détourna le regard, évitant mes yeux. “Parce que les ampoules vont bientôt s’éteindre,” dit-elle, “et ce sera les heures prévues pour dormir.”
…
Et puis vint le troisième et dernier coup de ce gong lointain et, au même moment, les ampoules d’énergie dans la pièce s’éteignirent et je compris que quelque part dans les longs couloirs de ce vaste édifice, marchaient les Prêtres-rois de Gor.
Priest-king of Gor
6- les technologies interdites
Ce que les Prêtres-Rois interdisent fermement, avec suffisamment de moyens pour intervenir en cas de transgression, via leurs agents ou les Initiés, ou plus directement, ce sont quelques techniques et sciences qui pourraient faire basculer l’équilibre de Gor, tant pour les hommes que pour la planète. Voici la liste de ce qui est interdit. Et celui qui ose y travailler prend de grands risques, pour lui, sa famille, voire sa ville entière !
Sont interdits : le moteur à explosion et la vapeur (et donc toutes les machines industrielles qui pourraient fonctionner avec ces moteurs), les armures personnelles (étrangement, il s’agit plus d’un interdit religieux que d’un interdit des Prêtres-Rois), les systèmes de communication par ondes (mais pas par fil, on a déjà parlé des haut-parleurs, il y a aussi des microphones, comme on le découvre dans le troisième roman), les engins à mouvement rapide, y compris la navigation à voile avancée (les navires goréens sont à peine plus performants que les galères antiques) et, last but not least, les explosifs, y compris la poudre noire et, bien sûr, toutes les formes d’armes à feu. Ah, oui : oubliez l’informatique aussi.
Les romans n’en parlent pas, mais non, il n’y a aucune raison pour que les Prêtres-Rois aient interdit l’astronomie : de nombreuses personnes appartenant aux castes les plus cultivées savent qu’elles vivent sur une planète de notre système solaire, que, non loin de là, il y a la Terre, et que d’autres mondes existent autour des autres étoiles de la Voie lactée.
Conclusion
Gor, ce n’est pas comme Conan de Robert E. Howard ; c’est beaucoup plus proche du cycle de Mars (que vous connaissez peut-être sous le nom de John Carter of Mars), de Edgar Rice Burrough. Si la saga de Gor est plus proche d’un Planet-opera, ça reste clairement de la Science-fantasy.
Oui, je sais, je suis romancière et autrice professionnelle, je connais bien les genres et sous-genres littéraires, donc, je dois vous parler chinois ; alors, résumons ce qu’est le monde de Gor :
1- Un Planet-opera : Les récits de planet opera ont pour décor une planète étrangère aux caractéristiques déroutantes et mystérieuses, où les principaux personnages ont pour mission d’explorer et de découvrir sous tous ses aspects (faune, flore, ressources, société, organisation, etc).
2- Une Science-fantasy : les récits de science-fantasy intègrent souvent des éléments de technologie moderne dans un univers médiéval ou antique, ou au contraire, des éléments propres à la fantasy dans un univers de science-fiction.
Pourquoi je vous explique cela en conclusion ? Pour vous encourager, joueurs dans le monde de Gor, à ne pas dire NON sans réfléchir à une invention ou une création moderne, voire même de science-fiction, dans le monde de Gor. Parce qu’il y en a, que je n’en ai pas fait le tour et que c’est idiot de refuser que cela existe dans le cadre de jeu de rôle du monde de Gor ! Et je ne vous ai pas tout dit ! Il y a même des communicateurs radio, entre agents des Prêtres-Rois, sans oublier les clones et les cyborgs biotechnologiques des mêmes Prêtres-Rois, et je ne vous parle pas des ordinateurs et des IA.
L’idée, c’est que le monde de Gor est antique, voire médiéval, dans son ensemble, et dans son immense majorité, mais qu’il dispose de merveilles technologiques qui existent bel et bien et ne sont pas uniquement aux mains de quelques personnes. Il faut être raisonnable avec cela – un paysan ne peut pas avoir un phonographe – mais il faut être cohérent avec l’univers, et l’univers des romans inclue ces merveilles technologiques, des plus simples aux plus folles, et ce ne sont pas des exceptions.
Soyez raisonnables, mais ne dites pas NON. Soyez créatifs et imaginatifs, osez ; vous le pouvez, et c’est dommage de ne pas exploiter cet aspect de l’univers de Gor.
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