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Castes & rôlesLes castes

La médecine et la caste des Médecins

Sans surprise, au fil des romans de John Norman, on se rend compte qu’il n’a presque rien écrit sur la médecine, et encore moins sur la caste des médecins. Un sujet qui ne l’intéressait que s’il croisait, de manière générale, ses récits de femmes esclaves et de guerriers virils. Ne pleurez pas sur votre malheur si vous vouliez jouer le rôle d’un médecin, c’est le cas de la plupart des castes supérieures, à l’exception des scribes et des guerriers !

Cela dit, il a écrit suffisamment pour qu’il soit assez facile de développer le sujet et de le décrire sans trahir l’esprit de Gor, et c’est ce que nous allons faire ici.

Avertissement : je m’en tiens avant tout aux bases des moyens et des connaissances techniques sur le sujet décrit dans les romans. Celles-ci peuvent ne pas refléter votre expérience dans Second Life. Certains joueurs incarnent des médecins dotés de talents et de ressources similaires à ceux des meilleurs généralistes de notre monde contemporain, tandis que d’autres jouent des personnages quasi charlatans tout droit sortis du Malade imaginaire de Molière, y compris la saignée des humeurs. Il ne s’agit pas ici de juger si une interprétation est bonne ou mauvaise ; je me contente de décrire et d’interpréter ce que Norman a décrit. Personnellement, je ne suis pas choqué que certains médecins déploient des moyens médicaux contemporains, voire relevant de la science-fiction, tant que cela est fait de manière crédible et cohérente, car c’est bien une réalité sur Gor. Si je parle ici de crédibilité et de cohérence, c’est parce que, rappelons-le, les prêtres-rois et les super-technologies, telles que les ordinateurs ou la communication par ondes, sans parler de tout ce qui peut devenir une arme technologique, ne font pas bon ménage. Et les Initiés, qui fourrent leur nez partout, brûleront rapidement tout cet équipement et les médecins qui l’utilisent s’ils le découvrent !

1- Le niveau des connaissances médicales

Avant de parler un peu des castes, voyons rapidement ce que permet globalement la médecine goréenne. Comme mentionné plus haut, la médecine goréenne n’est pas très détaillée : nous n’avons pas beaucoup d’extraits sur la chirurgie ou les techniques opératoires, nous ne savons pas vraiment de quoi sont capables les Goréens en matière de médecine d’urgence, de réanimation, etc.

Mais une chose est sûre : à bien des égards, la médecine goréenne est plus primitive que celle de la Terre, mais elle produit des résultats bien supérieurs. C’est surtout dans le domaine de la pharmacopée et de la prévention des maladies qu’elle excelle, semblant même un peu miraculeuse. Elle est toutefois un peu moins performante dans les domaines de la chirurgie, de la médecine interne et, d’une manière générale, des connaissances approfondies en biologie. En résumé, un Goréen souffrant d’une hémorragie interne, d’un cancer ou d’une maladie auto-immune est souvent condamné, et il n’y a pratiquement rien à faire pour le sauver. Heureusement, la médecine préventive de Gor rend ce type de risque très faible (à l’exception des hémorragies internes, qui sont une question de malchance).

La principale source du succès remarquable de la médecine goréenne réside dans ses machines étranges. Il s’agit principalement de machines d’analyse sanguine, de séquenceurs génétiques, de centrifugeuses, de réfrigétateurs (et même de cryogénie), de stéthoscopes, de tensiomètres et de microscopes (et même des scanners à rayon-X). Les seringues, les canules, les perfusions, les scalpels, les pinces – tous les instruments d’urgence et chirurgicaux – sont courants dans l’équipement d’un bon physicien, s’il peut se les permettre. C’est la caste des Bâtisseurs, en particulier ses ingénieurs et ses artisans de la mécanique de précision et de l’éléctricité, qui les fabriquent pour eux, en collaboration avec les académies de la caste des Médecins.

Les médecins, en général, n’ont aucune idée du fonctionnement des machines les plus avancées, ils savent seulement ce qu’on peut en faire. Et cet équipement est extrêmement précieux, car il est souvent irremplaçable. Parmi les appareils d’analyse les plus performants, Norman mentionne ceux qui sont capables d’analyser la composition chimique des cheveux, de l’urine ou des tissus humains. Il est alors facile de détecter des changements biologiques profonds : si une personne a pris le sérum de longévité ou non, s’il a bien fonctionné ou non, si la personne est enceinte, empoisonnée ou infectée par une maladie connue, etc. et même son groupe sanguin.

Oui, c’est carrément fantastique ; mais c’est la science-fiction du monde de Gor. Et je n’ai même pas encore parlé de génétique avancée… Un laboratoire médical avancé, sur Gor, ressemble bien plus à un laboratoire stérile des années 1970 qu’à un laboratoire d’alchimiste de la renaissance.

Bien sûr, ces machines électromécaniques et éléctroniques, qui défient totalement le niveau de connaissances scientifiques du Goréen moyen, valent une fortune. C’est pourquoi on ne les trouve que dans les académies de médecine des grandes villes, où les médecins se les partagent. Le petit médecin de campagne, s’il a un stéthoscope et un tensiomètre poussiéreux, est déjà bien équipé. Et enfin, nous parlons ici de lieux civilisés, avec un niveau culturel élevé, où existe la caste des médecins ! Chez les Torvis, il n’y a pas de vrais médecins, seulement des herboristes, des guérisseurs et des rebouteux. Il en va de même dans les jungles de Schendi et chez les nomades des plaines de Turia. Cela ne signifie pas que leurs soins sont mauvais, mais ne vous attendez pas à des miracles !

Un médecin, ses connaissances, son équipement, son expertise… Bref, c’est TRÈS rare à l’échelle du monde de Gor. C’est pourquoi ils sont si respectés, considérés et choyés, comme nous y reviendrons plus tard.

Comme nous l’avons dit, la pharmacopée de Gor est bien plus musclée que celle de la Terre. Ce n’est pas que les Goréens soient de meilleurs chimistes, c’est simplement que le monde qui les entoure regorge de substances actives et de remèdes médicinaux. Un bon herboriste peut soigner la plupart des maux simples sur Gor avec seulement quelques infusions et cataplasmes. Un médecin, en revanche, peut être bien plus efficace contre la plupart des maladies : les goréens savent synthétiser des médicaments un peu de la même manière que nous au 21ème siècle, même s’ils sont limités.

Et bien sûr, sans parler des substances impressionnantes comme le vin d’esclave, le vin de fertilité, les vaccins contre les maladies épidémiques et la plupart des MST, il y a le sérum de stabilisation, qui donne jeunesse et longue vie… si longue que certains vieux Goriens ont cinq à six cents ans. Mais nous y reviendrons plus tard.

2- La caste des médecins

Si la caste des médecins n’est pas la plus prestigieuse en termes de préséance (elle n’est supérieure qu’à celle des guerriers et inférieure à toutes les autres), elle est, en termes de renommée et de reconnaissance auprès de tous les Goréens, aussi prestigieuse, sinon plus, que celle des bâtisseurs.

Remarque : oui, si vous vous posez la question, la caste des initiés est très respectée, voire superstitieusement, mais tout autant redoutée, d’autant plus qu’elle reste souvent mystérieuse. La caste des scribes est réputée pour être particulièrement hautaine, fermée et jalouse de son savoir et de son rang, une sorte d’aristocratie pédante qui ne se mélange jamais avec le peuple. La caste des guerriers est admirée et respectée, mais aussi crainte, voire haïe, par le peuple, car c’est cette caste qui commet les exactions les plus sanglantes et les plus injustes (en effet, les rarii ne protègent pas beaucoup le peuple). Quant aux autres castes supérieures, elles se méfient comme de la peste de la caste des guerriers et tentent de la museler autant que possible. Il reste donc deux castes proches du petit peuple (qui représente près de 90 % de la population goréenne) : les bâtisseurs… et les médecins !

La couleur de la caste des médecins est le vert, et sur Gor Second Life, elle est ornée du symbole du caducée, qui n’apparaît jamais dans les romans. Comme cette couleur est associée à un certain nombre de privilèges, sur lesquels nous reviendrons plus loin, les médecins ont l’habitude, surtout lorsqu’ils voyagent, d’afficher leur couleur sur leur tunique afin d’être reconnus de loin.

La caste des médecins est très organisée : chaque grande ville possède sa propre académie médicale, lieu central où la caste gère ses affaires et transmet son savoir. L’académie occupe au moins un cylindre complet, souvent dans une vaste zone, avec des hospices et tout l’équipement et les infrastructures nécessaires pour accueillir et soigner les patients, former les étudiants et dispenser des cours. Il existe ensuite de nombreux cabinets privés plus petits, où plusieurs médecins et étudiants travaillent ensemble, partageant leurs ressources. C’est une caste riche, il faut le reconnaître, mais qui met sa fortune au service du bien-être de tous, et au final, les médecins eux-mêmes sont rarement richissimes.

Les deux bracelets des femmes

Une caractéristique frappante de la caste des médecins est que, dans les castes supérieures, elle compte de loin le plus grand nombre de femmes praticiennes. Les autres castes ne peuvent rivaliser avec cela et considèrent leurs femmes comme toutes les autres Goréennes : à la maison, élevant les enfants et s’occupant du ménage. Il n’en va pas de même pour les médecins, qui forment leurs femmes à exercer comme les hommes et à assumer le même rôle, y compris les responsabilités et le pouvoir.

C’est pourquoi les médecins ont une coutume qui n’existe que parmi eux : à l’âge de quinze ans, une femme membre de la caste reçoit deux bracelets, un à chaque poignet. Ils ne sont retirés, un à chaque poignet, que si elle a des enfants. Tant qu’elle porte ces bracelets, elle ne peut être considérée comme une médecin titulaire : avant de le devenir, elle doit assumer son rôle social de mère ; ce n’est qu’alors qu’elle peut obtenir le statut de médecin titulaire, avec le même rang que n’importe quel médecin titulaire masculin de la caste.

Autre point : la caste des médecins, avec celle des bâtisseurs, est celle qui se réunit le plus et qui échange le plus entre les villes, même en temps de guerre (ce qui est une bonne chose, étant donné que la plupart des villes goreénnes passent leur temps en guerre). Des colloques sont organisés plusieurs fois par an lors de grandes foires commerciales, et les médecins viennent échanger leurs connaissances, leurs innovations et leurs recherches, améliorant ainsi constamment la médecine et son efficacité. Et peu importe que deux médecins soient originaires de deux villes ennemies : leur devoir de soigner et d’aider à guérir prime sur leur loyauté envers la Pierre Mère.

Nous n’asservissons pas les médecins !

Enfin, la caste des médecins bénéficie généralement d’une sorte de sauf-conduit informel, un peu partout. Ce n’est ni une loi, ni une tradition sacrée, mais seulement une coutume, respectée en raison de l’importance de leur rôle social : tout le monde évite, d’une part, d’attaquer ou de tuer un médecin. Et pour la même raison, parce qu’ils sont tout simplement trop précieux, trop importants pour tout le monde, et que leur talent nécessite des années et des années de formation, on n’asservit jamais un médecin par caprice ou par envie. Même en punition d’une faute, on y réfléchit à deux fois et on préfère, si possible, exercer d’autres peines. C’est vraiment la seule haute caste à bénéficier de ce privilège informel ! Même la caste des Bâtisseurs, très proche du peuple, ne peut prétendre bénéficier de ces avantages dans les coutumes générales des Goréens.

Les médecins ont leurs propres spécialités : en fait, à l’exception des dentistes (bien que, si nécessaire, les médecins puissent également intervenir, simplement parce que ce n’est pas une spécialité), pratiquement tout ce qui existe aujourd’hui peut exister en tant que spécialité médicale. Parmi les plus recherchés, on trouve les nutritionnistes (en particulier pour l’élevage d’esclaves de luxe), les obstétriciens (pour les accouchements), les pharmaciens (pour des raisons évidentes), les chirurgiens urgentistes (pour les blessures sur le champ de bataille), les pédiatres (pour les enfants et les bébés) et, enfin et surtout, les épidémiologistes (car les épidémies sont fréquentes !).

3- Le sérum de stabilisation, miracle des médecins

Il va m’être difficile de parler de tous les remèdes et méthodes de soins utilisés par les Goréens, car, comme je l’ai déjà mentionné, Norman ne s’y attarde pas beaucoup. Je prévois un article qui rassemblera tout ce que je sais, tiré de livres ou inventé, sur les médicaments et les remèdes médicaux. Mais avant cela, j’aimerais expliquer quelque chose qui change tout dans la santé gorean : le sérum de stabilisation.

Remarque : Norman est un crétin ignorant… Bon, ça fait longtemps que je ne l’ai pas dit. Il a toujours prétendu, dans ses romans, que la très bonne santé des Goréens était due à leur mode de vie simple au milieu de la nature et tout ça, et à leur alimentation sans aucun excès. Les centaines de millions, voire les milliards d’êtres humains, vivant simplement au milieu de la nature, qui sont morts de maladie, d’intoxication et de faim au cours de l’histoire du monde, riront avec ironie. Si une bonne partie des Goréens jouissent d’une bonne santé – et cela doit être relativisé –, c’est parce que la médecine goréenne fait des miracles, dont le premier est le sérum de stabilisation.

Le summum de la médecine goroise est ce remède, qui se présente sous forme d’injection et qui, ni plus ni moins, prolonge la jeunesse et la durée de vie.

Selon les versions, le sérum de préservation est un don direct des rois-prêtres qui existe depuis environ 1000 ans et ne peut être obtenu que par les physiciens via les fournisseurs de la caste des Initiés, OU bien il s’agit d’un remède créé il y a environ 500 ans par les médecins d’Ar et de Ko-Ro-Ba, dont la formule est accessible à tout médecin qui en fait la demande et qui possède les compétences chimiques nécessaires pour le composer. La version du roman est… eh bien, en fait, cela dépend des livres, donc je donne les deux versions, même si je préfère celle qui est le fruit de la création humaine des Docteurs. Mais vous savez quoi ? Nous ne sommes pas loin d’une erreur, ou d’un paradoxe. Ce qui soulève la question suivante : pourquoi un personnage comme Matthew Cabot a-t-il plus de 600 ans, alors que Norman précise que personne ne dépasse l’âge de 150 à 200 ans et que le sérum n’existe que depuis 500 ans ?

Ce qui soulève également la question de l’approvisionnement en sérum, mais ce dernier point est secondaire : le sérum est accessible à tout médecin, pour ses patients, y compris les esclaves. En théorie, il est considéré comme un cadeau pour tous les Goréens, quels qu’ils soient : chaque être humain vivant sur Gor y a droit, et c’est même l’un des rares droits des esclaves. Les habitants de Gor considèrent la vieillesse comme une maladie, un fléau comme un autre, qu’ils ont réussi à contrer en partie grâce au sérum. Le sérum de stabilisation, bien que coûteux à fabriquer, fait partie des services médicaux qu’une ville fournit à ses citoyens et à ses esclaves. Il est disponible comme n’importe quel autre médicament, il suffit de le demander… mais il faut aussi le payer, et il est cher, inabordable pour la plupart des Goréens, c’est à dire le petit peuple, qui voient rarement plus d’une ou deux pièces d’argent dans leur vie.

Le sérum reste donc un luxe coûteux ! En gros, il y a une énorme différence entre le fait que tout le monde y ait droit et le fait que tout le monde y ait accès, ce qui se traduit clairement par le fait que 10 %, peut-être 15 % de la population de Gor en bénéficiera, c’est-à-dire les plus riches et leurs esclaves, en gros. La majorité de la population – paysans, ouvriers, petits artisans, pêcheurs, villageois, etc. – ne verra jamais la couleur du sérum. Ces gens font ce que tout le monde fait : ils sont épuisés à 35 ans, vieux à 50 ans, vénérables ou enterrés à 70 ans.

Et oui, j’entends votre indignation d’ici, car tout le monde sur Gor SL a, ou pourrait avoir, accès au sérum de stabilisation. Mais Gor SL n’est pas le monde de Gor, et vous ne jouez pas de simples habitants de ce monde. Les concepts sont différents, et cela fait partie du jeu. Mais bon, oui, croiser beaucoup de vieux ratatinés de 70 ans et quelques rares jeunes et belles femmes de 100 ans est l’un des paradigmes du monde de Gor. Vous, le Goreén de basse ou de haute caste qui a les moyens de s’offrir le sérum, vous verrez peut-être vos amis, voire votre famille, vieillir et mourir pendant que vous resterez jeune et en vie pendant un siècle ou deux. En fin de compte, c’est un privilège réservé aux gens riches. J’imagine bien un médecin généreux et fortuné produire quelques doses et les distribuer gratuitement, mais comme la fabrication du sérum de stabilisation est coûteuse et compliquée, il ne peut pas vacciner toute sa communauté contre la vieillesse, loin s’en faut.

Notes : Combien ça coûte ? Vous allez rire, je n’ai vu aucune mention du prix du sérum. Je pense qu’on peut le fixer à quelques pièces d’argent, entre 5 et 15 sur le système de base 100 du ZcS. Dans le monde de Gor, ce serait de l’ordre d’une à trois pièces d’argent. Ce n’est rien pour un homme aisé… mais il faut se rappeler que les classes inférieures de la société (soit 90 % des Goréens) ne voient jamais autant d’argent plus d’une ou deux fois dans leur vie.

Le sérum de stabilisation est une série d’injections décrites comme se déroulant sur quatre jours consécutifs, dans le bas du dos, au-dessus de la hanche. Compte tenu de la nature du produit, il est probable que l’injection soit simplement faite dans les reins. L’effet mutagène du sérum se fait sentir immédiatement, et pas forcément de manière très agréable : le temps que la biologie et les gènes du porteur soient modifiés, celui-ci sera malade pendant toute la durée des injections, généralement environ une semaine. Les effets sont très variés et peuvent inclure de la fièvre, des nausées, des états fébriles et même des réactions plus violentes. Et, dans de rares cas, le sérum ne fonctionne tout simplement pas, ou peut tuer le patient sur le coup.

Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Le sérum améliore de manière significative la guérison des blessures et, enfin et surtout, prolonge la vie. Plus précisément, il ralentit considérablement le processus de vieillissement, voire l’arrête complètement et certaines versions, encore plus chères et plus rares peuvent l’inverser! En d’autres termes, même les personnes très âgées, disons deux cent ans, certains Goréens conservent le physique d’un jeune de 25 ans. Cela dépend de la qualité du sérum et de son efficacité. D’autres, au même âge, auront l’air d’avoir la quarantaine bien avancée, avec les premiers signes de la vieillesse qui les rattrapent. Au final, la mort refait surface, en moyenne après 300 ans. Mais cela peut durer beaucoup plus longtemps : 400, voire 500 ans pour les rares chanceux qui ne sont pas morts d’autre chose entre-temps. Le fait que cela puisse dépasser 600 ans… Disons simplement que, comme cela repose sur une contradiction dans les romans, je suis tenté de dire : ne vous prenez pas la tête. Mais faites ce que vous voulez : beaucoup de joueurs considèrent que le sérum de stabilisation rends immortel, moi pas, mais c’est juste une affaire d’interprétation.

4- Services médicaux courants

Outre les services évidents consistant à recevoir les patients blessés ou malades pour les soigner et à surveiller leurs patients réguliers pour s’assurer de leur bonne santé, les physiciens sont très présents sur d’autres fronts et offrent un certain nombre de services dans le monde de Gor, que nous allons aborder brièvement ici :

– Services de santé pour les esclaves :

il s’agit en fait d’un domaine assez vaste. D’une part, les esclaves nouvellement asservis ou sur le point d’être vendus sont toujours amenés devant des médecins afin de faire un bilan de santé et de compléter les informations figurant sur leurs papiers de propriété. L’objectif est d’établir un pedigree qui identifie l’esclave par ses signes particuliers et assure un suivi médical en matière d’hygiène et de vaccinations. D’autre part, les médecins sont appelés à se rendre dans les ports et les caravansérails à la périphérie des villes pour surveiller les convois d’esclaves, tout comme d’autres, souvent des marchands, surveillent les marchandises périssables. Les médecins, quant à eux, s’assurent que les esclaves sont exempts de maladies, décident des traitements prophylactiques, des quarantaines, voire exigent qu’un esclave présentant des signes évidents de contamination soit isolé ou détruit pour des raisons de sécurité. Enfin, lors d’une vente aux enchères, l’organisateur s’assure de la présence d’un médecin qui examine la santé de chaque esclave sur place, avant la vente. Parfois, ce sont même les clients fortunés qui font appel aux services d’un médecin pour obtenir un avis avant l’achat. Et dans ce domaine, compte tenu de la caste des médecins, il n’est pas du tout surprenant que le médecin soit une femme.

– Élevage d’esclaves et sélection génétique :

Je vous avais bien dit qu’on en parlerait ! Car oui, il existe des médecins spécialisés dans la sélection des lignées humaines, qui croisent des spécimens afin de garantir l’apparition ou le renforcement d’un trait particulier, créant ainsi une lignée d’esclaves sélectionnés. Oui, tout comme nous avons croisé et hybridé des espèces animales et végétales depuis très longtemps, bien avant que quiconque ne sache ce qu’était l’ADN ou même les principes de l’hérédité.

En fait, alors que les Terriens n’ont vraiment compris cela qu’au XXe siècle, les médecins de Gor ont pris une longueur d’avance considérable ! Des siècles d’avance, même : grâce à l’expérimentation et à des essais et erreurs, ils ont compris et appris à manipuler les facteurs héréditaires et à les appliquer à l’espèce humaine. Ils ont également compris les principes de l’épigénétique, c’est-à-dire l’importance des facteurs externes (conditions de vie, environnement) sur l’hérédité et la transmission des gènes. Ils ont ainsi créé des lignées d’esclaves reproducteurs aux traits sélectionnés avec efficacité, des plus utiles aux plus exotiques, lignées qui s’étendent parfois sur des siècles et des siècles.

En d’autres termes, les médecins de Gor, s’ils le pouvaient, ont mis la main sur la technologie génétique et les séquenceurs d’ADN de la Terre, ou en ont obtenus avabnt meme leur invention sur Terre, et les utilisent et en abusent secrètement !

– Services privés pour les femmes libres :

Si aucun médecin ne songerait jamais (en théorie) à provoquer un avortement – pas même chez une esclave, même si son maître le demandait – car les enfants sont considérés comme sacrés sur Gor, la contraception n’est pas un sujet tabou, et certains médecins rencontrent donc leurs patientes afin qu’elles puissent boire du vin d’esclave et éviter ainsi de tomber enceintes. Sermon sur le rôle de la femme fertile garanti ! Mais un médecin ne refusera généralement pas ce service. Le plus souvent, les femmes préfèrent parler à d’autres femmes, plus compréhensives. Les médecins traitent également en toute discrétion les problèmes de libido et de frigidité des femmes libres. Si la plupart d’entre eux se contentent de donner des conseils primitifs tels que « apprenez une danse d’esclave », certains – là encore, surtout des femmes – seront plus attentifs à un problème qui touche principalement les femmes libres qui sont les compagnes de castes élevées et d’hommes riches, pour qui leur compagne n’est… qu’une couche de progéniture. Pour le plaisir, ils ont leurs esclaves. Enfin, parmi les services proposés, il y a l’insémination artificielle : clairement réservée aux femmes libres et laissée en suspens dans les romans, elle n’est évoquée que comme une réalité et un service médical existant, mais cette technologie implique clairement des connaissances très avancées en microbiologie reproductive.

Citation, à propos d’une femme enceinte de haute caste :

« Je n’avais jamais été dans les bras d’un homme auparavant, dit-elle, car les hommes de Tharna ne peuvent pas toucher les femmes. »

Elle vit ma perplexité.

« La caste des médecins, dit-elle, sous la direction du Haut Conseil de Tharna, sait comment traiter ces questions. »

Les hors-la-loi de Gor

– La gestion des marques et des tatouages des esclaves :

Nous parlerons ailleurs de cette coutume courante mais moyennement efficace qui consiste à employer des kajirae comme messagères forcées, à tatouer le message secret sur leur crâne puis à laisser pousser leurs cheveux pour le dissimuler, jusqu’au jour où le message doit être délivré. Il existe d’autres coutumes directement liées aux marques et aux tatouages, comme les tatouages invisibles… qui permettent d’écrire sur la peau d’un esclave sans que cela soit visible, tant qu’aucun réactif n’est appliqué sur la zone tatouée pour faire apparaître le message. Certaines personnes utilisent cette méthode pour marquer un esclave de manière personnelle, temporaire ou définitive, sans avoir à altérer sa beauté avec un tatouage visible. Cette pratique est légalement reconnue et exercée par les médecins de la caste des médecins. Norman en parle dans Slave-Girl of Gor :

Citation :

Le médecin passa un liquide transparent sur mon bras. Soudain, à ma grande surprise et à son grand amusement, une petite phrase apparut, écrite en lettres fines et rouge vif, comme par magie. Elle se trouvait à l’intérieur de mon coude.

Je savais ce que signifiait cette phrase, car ma maîtresse, la dame Elicia d’Ar, me l’avait dite. C’était une phrase simple. Elle disait : « C’est elle ». Elle avait été peinte sur mon bras avec un petit pinceau, avec un autre liquide transparent. J’avais vu l’humidité à l’intérieur de mon bras, là où il se plie, à l’intérieur du coude, puis elle avait séché et disparu. Je n’étais même pas sûre que l’écriture était restée. Mais maintenant, sous l’action du réactif, l’écriture était apparue, fine et claire. Puis, quelques instants plus tard, le médecin versa le liquide d’une autre bouteille sur un tampon de tissu rouge et, comme par magie, effaça l’écriture. La tache invisible avait disparu. Le réactif original fut alors réutilisé pour vérifier l’effacement. Il n’y eut aucune réaction.

La marque chimique qui m’identifiait auprès des agents associés à Lady Elicia, ma maîtresse, avait disparu. Le médecin a ensuite utilisé le deuxième liquide pour nettoyer à nouveau mon bras, enlevant les résidus de la deuxième application du réactif.

Esclave de Gor

Outre ces différents services, les tatouages secrets, dans les cheveux, les marques visibles uniquement avec des réactifs, soit avec de l’encre indélébile invisible, soit avec des tatouages invisibles qui réagissent aux réactifs appropriés, les médecins de la caste des médecins ne suppriment jamais, à quelques exceptions près, une marque d’esclave. D’une part, parce que dans la majorité des cas, l’intervention chirurgicale nécessaire causerait plus de dégâts qu’autre chose et laisserait une cicatrice profonde et inesthétique ; d’autre part, parce que c’est illégal ! Bien sûr, un esclave affranchi peut sans aucun doute demander ce service en toute discrétion ; bien sûr, un propriétaire mécontent de la marque de son esclave peut demander qu’elle soit effacée. Mais dans tous les cas, les médecins doivent être particulièrement prudents dans leurs actes. Car la sanction légale pour ce type de crime peut être l’esclavage !

Remarque : il existe des baumes régénérants, créés à partir du sérum stabilisateur, et que certains médecins savent synthétiser. Ils peuvent vraiment effacer une cicatrice, plus ou moins rapidement, mais leur prix est prohibitif et ils sont très rares. Je pense que c’est quelque chose qui peut facilement s’acheter pour un demi-tarn d’or.

– Diététique :

Un mot rapide sur ce point plutôt intéressant : les médecins goréens accordent une grande importance à la diététique. Il s’agit essentiellement de garantir une alimentation parfaite et un bon rendement aux esclaves coûteux que leurs maîtres ne veulent pas voir grossir ou s’affaiblir. Les kajirae de plaisir sont soumises à un régime alimentaire strictement contrôlé qui interdit tout excès, et peu importe qu’elles n’aiment pas ça. Mais comme la diététique a prouvé son efficacité en termes de compétence, elle constitue une partie importante des services offerts par les médecins aux personnes libres qui ont des problèmes de santé. Et les régimes alimentaires goréens sont manifestement très efficaces pour aider les gens à se remettre sur pied. Cela fait partie de la médecine préventive, et il est très courant qu’un Goréen suive ces régimes, les fasse suivre à ses esclaves et que ces régimes soient contrôlés par des médecins.

– Contrôle des maladies et vaccination :

Nous n’avons pas beaucoup d’informations sur les capacités des médecins goréens en matière de vaccination, je ne vais donc pas m’avancer sur le sujet. A priori, cela concerne principalement les MST telles que la syphilis et la variole (la peste de Bazi). Probablement aussi le tétanos, la poliomyélite et la rage, qui ne semblent pas constituer un réel danger sur Gor. Tant qu’on parle d’infections, il existe des antibiotiques sur Gor, et bien qu’il s’agisse principalement de remèdes à base de plantes, ils sont décrits dans les romans comme étant d’une efficacité redoutable.

– Hypnose, conditionnement, soins mentaux :

Ha bha oui, dans la pharmacopée goréenne, il existe un certain nombre de psychotropes, utilisés pour calmer, endormir, détendre, mais aussi pour aider à hypnotiser et conditionner. Ils peuvent être utilisés pour accélérer la guérison de troubles mentaux et, surtout, de certains traumatismes violents – notamment ceux subis par les esclaves, à qui ils sont principalement destinés. Ils peuvent également être utilisés dans certains contextes juridiques ou d’enquête, ou – et c’est le cas le plus fréquent – pour faciliter l’éducation et le conditionnement de certains esclaves dont il faut faire sortir des comportements et des réflexes profondément ancrés. Comme la manipulation de ces médicaments et techniques ne peut être inventée, ce sont les médecins qui les fournissent et collaborent avec les propriétaires d’esclaves.

5- Maladies courantes et graves

Norman affirme que les maladies sont presque inconnues sur Gor, ce que je réfute, après avoir expliqué pourquoi plus haut. Il y a donc toujours des infections, des épidémies, etc. Disons simplement que les maladies causent beaucoup moins de ravages sur Gor que dans un monde antique comme celui des Romains, ou même à la Renaissance. Grâce à leur pharmacopée miraculeuse et à leur système de santé organisé, les villes ont rarement à craindre une pandémie décimant la population.

Cependant, malgré l’existence avérée de systèmes de vaccination et d’antibiotiques, certaines maladies peuvent parfois devenir de véritables problèmes :

le choléra doit régulièrement frapper les pauvres en hiver, et même s’il est assez facile à soigner, il doit faire des victimes, tout comme la pneumonie, l’encéphalite et la diphtérie.

La variole en est un exemple. Les Goréens l’appellent la peste de Bazi, car elle a ravagé la ville du même nom il y a quelques années. La variole est un virus résistant aux antibiotiques, terriblement contagieux et très mortel : elle peut tuer jusqu’à 40 % d’une population infectée en quelques semaines ou quelques mois. Si vous ne savez pas ce qu’est la variole, sachez que la peste d’Antonin, une pandémie de variole qui a frappé Rome en 165 et a duré 20 ans, et qui a été décrite par le médecin Galien, a tué entre 5 et 10 millions des 60 millions d’habitants de l’Empire romain.

La peste de Bazi réapparaît régulièrement ici et là. Les Goréens ne disposent que de la vaccination, dont les résultats sont incertains, pour lutter contre la maladie. La seule autre solution est la quarantaine et le contrôle des épidémies. En d’autres termes, de nombreux médecins recherchent anxieusement un remède… mais travailler avec cette maladie est en soi un danger, car cela vous y expose. Il convient de noter que la peste de Bazi hante plus ou moins toutes les villes goréenes : le taux de mortalité infantile élevé dans les villages et les quartiers pauvres des villes est en grande partie dû au fait que la variole ne peut être éradiquée.

L’autre maladie endémique dans le monde de Gor est la lèpre, que les Goréens appellent Dar-Kosis, ce qui signifie « maladie sacrée/tabou ». Les personnes atteintes de la lèpre sont considérées comme maudites par la caste des Initiésis. Dans l’esprit des Goréens, ces personnes n’existent plus dès lors qu’elles ont été reconnues comme atteintes. La loi considère tous les lépreux comme morts et leur applique les mêmes règles qu’aux personnes décédées. La lèpre étant notoirement contagieuse, les lépreux constituent un réel danger.

Ils sont donc chassés des villes, lapidés ou tués à vue lorsqu’ils s’en approchent, condamnés à mendier tant bien que mal. Seule la caste des Initiés leur offre son aide, sous la forme de lazaret ou de fosses isolées, loin de tout, où ils sont sommairement soignés et nourris, mais sans espoir de survie. Mais la caste des Initiés interdit aussi formellement à la caste des Physiciens de faire des recherches sur la lèpre, car elle estime que cela empiète sur son domaine sacré. Cela n’a pas empêché certains médecins de le faire, mais il faut savoir que cela pourrait très mal finir si ces recherches venaient à être officiellement connues.

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