Changer de caste dans le monde de Gor
On va aborder un gros problème assez compliqué à gérer sans tomber dans le n’importe quoi, dans les univers et sim de jeu de rôle goréen sur Second Life : changer de caste de personnage. C’est d’autant plus compliqué et dur, que nous, humains occidentaux du 21ème siècle, on ne comprend même pas très bien ce que sont les castes, en fait. Pour cause, en fait, y’en n’a même pas eu dans l’histoire européenne de manière formelle ; les castes sont un système de société qui n’a existé qu’en Asie, principalement en Inde.
Ouais, de suite, sans une certaine culture de la chose, comment le comprendre, hein ? Et donc, comme 1) l’interpréter et 2) l’adapter aux nécessité de liberté des joueurs dans le jeu de rôle ?
Ben, c’est parti !
N’oubliez pas de venir vous abonner au groupe Second life des Archives Goréennes : https://world.secondlife.com/group/d406ff87-1da2-1894-2f50-32391e052963?lang=fr
1 – Les castes, définition générale.
La caste, par définition, est une division sociale et hiérarchique d’une société culturelle, basé sur des groupes fermés, inégalitaires, héréditaires, hiérarchisés et endogames (c’est-à-dire qu’ils ne se lient et forment des couples qu’à l’intérieur du groupe concerné, c’est-à-dire, ici, la caste).
Une caste est liée à un métier. Il y a les castes des guerriers, des médecins, des blanchisseurs, des forgerons, des tanneurs, des barbiers, des fermiers, etc etc etc… Naitre dans une caste, c’est naitre dans ce métier et devoir exercer ce métier et aucun autre. On meurt dans sa caste et on en change pas. Commettre un crime qui fait perdre sa caste fait de l’individu fait de lui un hors-la-loi. Il n’a plus d’honneur, ne peut plus faire appel à la justice et peut être chassé ou tué par n’importe qui. Aucune loi ne protège plus sa vie.
Les personnes d’une caste se marient dans la grande majorité des cas avec celles de la même caste. Dans le monde de Gor, un homme peut prendre compagne une femme d’une autre caste. Mais ses enfants auront la caste de leur père. L’arrangement semble simplement fait pour faciliter la recherche de partenaires ; il n’ouvre pas le système des castes. La compagne prend la caste du compagnon seulement pour la durée de leur union. Elle ne la conserve pas, sauf si le compagnon meurt ; elle hérite alors de sa caste seulement si cela faisait partie du contrat d’union. C’est en général le cas si la caste du compagnon est supérieure à celui de la compagne… bha oui, autant faire cela par intérêt, hein !
La hiérarchie dans les castes va avec la règle que les humains sont inégaux ; une société de caste va de pair avec ce principe : la vie d’un tanneur ne vaut pas celle d’un fermier, qui ne vaut pas celle d’un marchand ou d’un artiste ; et ces vies valent moins que celle d’un guerrier, plus basse de toutes les Hautes-castes.
Et bien sûr, toutes ces vies, dans la logique des castes, valent plus que les she-urt, femmes libres réduites à la mendicité ; qui elles-mêmes valent autrement plus que la vie des hors-la-loi, individus qui ont perdu leur caste et la protection des lois, ou des esclaves, qui n’a de valeur légale que commerciale, les esclaves étant par définition des marchandises et non des personnes.
Voici l’ordre des castes dans Gor
Des plus basses aux plus hautes :
Les esclaves : les esclaves ne sont pas considérés comme des humains, mais des animaux, en ce qui concerne leur traitement et, à la manière des animaux domestiques, du point de vue légal, des biens-meubles, des propriétés commercialisables. Comme on détaille ailleurs beaucoup les esclaves, on ne va pas revenir ici sur ces informations.
Les hors-la-loi, voleurs & barbares : dans tous les cas, des individus qui n’appartiennent pas au système des castes goréennes, ou qui ont perdu leur caste suite à un crime. Cela concerne aussi bien les voleurs (qui ont leur caste, avec son organisation interne), que les traitres, ou encore les barbares Torvis ou Panis. En fait, tous les peuples étrangers qui ne croient pas aux Prêtres-Rois sont barbares, donc, sans caste et sans droits. Oui, pour les cultures Goréennes, c’est à dire qui croient aux Prêtres-rois, Panis et Torvis et autres peuples étrangers, sont des barbares… oui, comme les terriens. Et techniquement, ils ne sont pas du tout bienvenus et peuvent être tués à vue dans les territoires goréens. Bien sûr, dans les sims de jeu de rôle sur Gor, les gens sont nettement moins extrémistes dans les points de vue et réactions sur le sujet, histoire que tout le monde puisse s’amuser.
Les she-urt : littéralement, les femmes-rat, sont des filles sans-abris, vagabondes, orphelines, fugueuses, qui ont perdu leur rang et la reconnaissance de leur caste car n’ayant aucune famille. Mais si leur vie est misérable (mendicité, vol, travaux dégradants, prostitution), elles sont respectées par les goréens comme Femmes Libres. Certaines esclaves se cachent parmi les she-urt, mais la plupart sont bien des femmes Libres, ayant donc encore des droits, même si dans les faits, abuser d’elles en douce ne va guère créer de soucis judiciaires.
Les basses-castes d’ouvriers : pécheurs, fermiers, manutentionnaires, tanneurs, bouchers, bucherons, meuniers, etc… tous ces métiers manuels de basse qualité sont des basses-castes inférieures. C’est une évidence cependant informelle ! Les lois ne font pas de différence officielle entre les basses-castes ; mais il vaut mieux faire porter la faute à un paysan qu’à un marchand, si on veut bien se faire voir politiquement, n’est-ce pas ? Et puis, le marchand au largement les moyens de s’offrir des magistrats et juristes quand le paysan peut à peine nourrir sa famille, en général.
Les basses-castes d’artisans et artistes : boulangers, bijoutiers, ébénistes, sculpteurs, forgerons, brasseurs, etc… tous ses métiers manuels qui créent de la valeur ajoutée sont des basses-castes supérieurs. La richesse a un poids très important dans la hiérarchie des castes : un grand propriétaire terrien de la caste des fermiers, qui possèderait plusieurs domaines, sera plus considéré et respecté, par le pouvoir de son argent, qu’un petit forgeron de village.
Les basses-castes de marchands : tous les types de négociants, y compris les esclavagistes, mais aussi les banquiers et frappeur de monnaie, sans oublier les aubergistes, les taverniers et les armateurs de navires et caravanes de marchands. Comme on l’a mentionné, l’argent et la richesse sont très importants dans les considérations informelles de la hiérarchie des castes. Tellement que dans la seconde plus grande et puissante cité du monde de Gor, Port-Schendi, les marchands sont considérés comme une haute-caste, au-dessus de la caste des guerriers, des bâtisseurs et des physiciens ! Et ce n’est pas un cas isolé, plusieurs cités ont des négociants dans leurs hautes-castes.
Les cinq hautes-castes : traditionnellement, et même si la caste des marchands constitue donc parfois une 6ème haute-caste (voir ci-dessus), les hautes castes, sont, de la plus faible à la plus haute en hiérarchie : guerriers (rariis), physiciens (médecins), bâtisseurs (architectes et ingénieurs), scribes (juristes, érudits et magistrats), initiés (prêtres et servants directs du culte des Prêtres-rois). La caste la plus basse doit obéissance, respect et fidélité aux plus hautes. Bien sûr, il y a des conflits entre les autorités et les influences des castes ; par exemple, à Ar, les Initiés et les Scribes se détestent et cela génère conflits, règlements de compte et vendettas. Et dans ce jeu de pouvoir, les guerriers et les marchands (la guerre et l’argent) jouent beaucoup le rôle d’arbitres et de compromis. Car tout le monde a besoin de guerriers et d’argent pour les payer !
2- Les lois des castes
On ne va pas entrer dans le détail, mais expliquer rapidement comment fonctionnent les lois et codes généraux des castes, leurs devoirs et interdits.
On ne peut pas abandonner sa caste : tout est dit, on nait d’une caste, on y reste ; les seules exceptions sont le compagnonnage pour les femmes, qui peuvent leur permettre d’hériter définitivement de la caste de leur compagnon et l’adoption, c’est-à-dire quand un individu est si exceptionnel dans une compétence ou une qualité, qu’une famille d’une caste se voit donner la permission d’adopter cet individu, et ainsi lui donner le droit d’apprendre le métier de sa nouvelle caste, dont il hérite à vie, ainsi que ses enfants.
On doit faire le métier de sa caste : refuser de pratiquer le métier de sa caste (principalement pour un homme, mais pas que) est très mal vu et peut être jugé comme un crime de trahison, ce qui se conclut en général par la perte de la caste et la mise hors-la-loi. Mais ce genre de décision ne peut être pris que par les autorités de la caste. Toute accusation externe à la caste sera en générale ignorée. Les castes ont leurs juristes et magistrats et s’occupent entre elles de leurs lois. Les femmes ayant un devoir maternel à assurer ne sont pas obligées de pratiquer leur métier, bien entendu !
Castes et Pierre de Foyer sont liées : en gros, une caste existe via sa famille, et via sa cité-état, donc sa pierre de foyer, même si la chose reste un peu informelle. Mais l’effet principal est qu’un barbare (torvi, Pani, sauvage rouge, etc etc etc) qui n’a pas de Pierre de Foyer goréenne, ne peut pas avoir de caste et ne peut pas y prétendre. Ainsi, impossible pour un torvi, sauf à prendre une Pierre de Foyer, donc, de devenir un goréen, d’avoir une caste ou d’y prétendre ; personne ne lui enseignera jamais le métier, ce serait une trahison !
Pas de caste, pas de droits : oui, on l’a dit plus haut donc, on ne revient pas là-dessus, c’est tout aussi simple que cela ! Même les she-urt ont une « caste » et donc des droits.
Les secrets d’une caste sont sacrés : oui, donc, pour résumer, on n’apprend pas à un étranger son métier ou ses savoirs, sauf si on pense faire de ce dernier un membre de la caste, ce qui est très difficile. Les goréens sont très jaloux de leur métier et leur fierté est grande : ils ne voudront pas montrer leurs secrets à un étranger à la caste. De plus, révéler les secrets d’une caste est une trahison passible de mort dans la loi des castes !
Les métiers ne sont pas pour les esclaves (mais si quand même) : alors c’est un peu nuancé, mais pour faire simple, si un goréen n’apprends pas le métier et les secrets de sa caste à un étranger, il le fera encore moins à un esclave ! Pourtant, on apprend dans les romans qu’il y a des ouvrières asservies qui pratiquent des artisanats, et des esclaves érudites, qui peuvent même connaitre la médecine, le droit, les arts, l’ingénierie… sans compter les gladiateurs, qui apprennent à se battre auprès de guerriers. En fait, le propriétaire d’un esclave peut apprendre ce qu’il veut à sa propriété, tout simplement. Les esclaves de luxe érudites valent des fortunes et sont éduqués par des érudits et spécialistes, sans compter que certaines hautes-castes finissent asservies et leurs savoir, utiles, seront exploités ! Faut pas gâcher le talent ! Par contre, une esclave travaille au profit de son propriétaire, d’une part, d’autre part, on évite de la faire travailler de manière trop visible publiquement, pour éviter que les libres de sentent insultés.
3- Changer de caste, version romans.
Donc, la version difficile et très fermée peut se résumer par : sauf deux exceptions, c’est presque impossible. On va parler plus bas de comment alléger ces principes pour du jeu de rôle, mais voici la version des romans.
Le compagnonnage : dans un compagnonnage, la compagne prend temporairement la caste de son compagnon pour la durée du contrat. Elle retrouve sa caste d’origine à la fin du compagnonnage. Les enfants de la compagne gardent la caste de leur père. Si le compagnon meurt, la compagne garde sa caste à jamais, c’est en général clairement prévu dans les clauses d’héritage du contrat. Il y a ainsi une ascension sociale possible, qui passe par les femmes.
L’adoption : dans quelques cas, un individu faisant preuve de qualités et compétences exceptionnelles dans un métier ou un art qui n’est pas de sa caste pourra être remarqué par la caste qui concerne la qualité qu’il possède, et on lui proposera alors, peut-être, une adoption. C’est très rare et pas sans conséquences car il perd sa famille de naissance dans l’affaire ! De plus, ce genre d’adoptions doit être validé par les autorités locales de la caste, qui voudra s’assurer que le candidat mérite un tel honneur.
4- Changer de caste dans le jeu de rôle goréen
Bon, on a vu à quel point c’est compliqué dans les romans… alors comment alléger cela pour la liberté et le plaisir des joueurs ?
Alors, ceci est donc une proposition personnelle, vous en faites ce que vous voulez. Mais je serai tentée d’alléger et faciliter le principe d’adoption. L’idée est alors simple :
Quand un joueur veut changer de caste, il doit pouvoir lancer un RP où il démontrer des compétences et qualités qui sont propres à affirmer qu’il mériterait de pouvoir rejoindre la caste visée. Ceci prends alors du temps ; il doit être testé par des membres de sa caste, ou encore formé et éduqué. Un futur bijoutier pourrait être remarqué par une forgeron, un tisserand par un couturier, etc. Bref, le joueur doit trouver comment être appuyé par un parrain.
Dès lors, et après cette phase préliminaire, il doit aller demander aux autorités de la ville la permission de changer de caste, appuyé par son parrain. On pourra lui demander de faire la preuve de ses talents, par exemple en réalisant un chef-d’œuvre adapté qui sera alors jugé par les autorités afin de juger de la légitimité de sa prétention. Il devra aussi dépenser de l’argent pour s’équiper pour son nouveau métier.
Une fois tout ceci fait, il sera alors officiellement et sans doute cérémonieusement déclaré de sa nouvelle caste. Autant en profiter pour en faire un event festif, ça n’arrive pas tous les jours !
Voilà, c’est ainsi une solution plus ouverte, plus accessible et plus facile pour tout le monde, mais qui exige une motivation du joueur pour y parvenir, sans être enfermé dans un rôle sans pouvoir en sortir. Ce n’est pas trèèèès très BtB, mais il faut savoir aussi ne pas respecter les formes, histoire de pouvoir permettre à tout le monde de s’amuser !