Journée mondiale contre l’homophobie & la transphobie
Une journée pour s’en souvenir et en parler. Une journée pour décider d’agir ou de laisser mourir. Une journée pour être humain ou n’en avoir rien à foutre de cette partie de l’humanité. Et pour vous qui lisez ces lignes : je suis lesbienne, je suis transsexuelle. Mais surtout, je suis une femme, un être humain, une féministe, une artiste, une romancière… Je veux vivre en paix, en sécurité et en liberté, comme vous. Mais non : on nous tue et on nous jette en prison. On nous interdit les mêmes droits que tout le monde, on nous interdit de vivre en public. Parce que nous sommes homosexuels, même pas un crime, juste une chose naturelle, une loi de la biologie. En rien un choix, mais seulement un fait sans danger et sans menace.
Je voudrais vivre sans avoir peur. Mais j’ai toujours peur.
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- Je suis la fille chassée de chez elle parce que j’ai confié à ma mère que je suis lesbienne.
- Je suis la prostituée travaillant dans les rues parce que personnes ne va embaucher une femme transsexuelle.
- Je suis la sœur qui tient son frère gay dans ses bras qui pleure des larmes douloureuses toutes les nuits.
- Je suis l’enfant adoptif qui se réveille avec des cauchemars d’être enlevé à ses deux pères qui sont la seule famille aimante que je n’ai jamais eu, Je souhaite qu’ils puissent m’adopter.
- Je suis l’un des chanceux, je pense. J’ai survécu à une agression qui m’a laissé dans le coma pendant trois semaines, et dans un an je serai probablement capable de marcher à nouveau.
- Je ne suis pas l’un des plus chanceux. Je me suis tué, quelques semaines avant le lycée. C’était tout simplement trop lourd à porter.
- Nous sommes le couple qui a eu une agente immobilier qui nous a raccroché au nez quand elle a découvert que nous avons voulu louer une chambre à coucher pour deux hommes.
- Je suis la personne qui n’a jamais su quelles toilettes publiques utiliser si je ne veux pas me faire convoquer par mes supérieurs.
- Je suis la mère qui n’est même pas autorisée à voir mes enfants, que j’ai enfanté, nourri et élevés. Le tribunal a dit que je suis une mère indigne parce que je vis maintenant avec une autre femme.
- Je suis la survivants de violences familiales qui a vu le système de soutien devenir froid et distant lors qu’il a découvert que mon partenaire d’abus était aussi une femme.
- Je suis le survivant de violences familiales qui n’a pas trouvé de soutien dans le système parce que je suis un homme.
- Je suis le père qui n’a jamais embrassé son fils parce que j’ai grandi avec la peur de montrer de l’affection pour un autre homme.
- Je suis un professeur d’économie domestique qui a toujours voulu enseigner la gymnastique jusqu’à ce que quelqu’un me dise que seules les lesbiennes font ça.
- Je suis l’homme qui est mort lorsque les ambulanciers ont cessé de me soigner dès qu’ils ont réalisé que j’étais transsexuel.
- Je suis la personne qui se sent coupable parce que je pense que je pourrai être une bien meilleure personne si je n’avais pas à toujours traiter avec une société haineuse.
- Je suis l’homme qui a arrêté d’aller à l’église, non parce que je n’ai plus la foi, mais parce qu’ils ont fermé la portes à mon genre.
- Je suis la personne qui doit cacher ce dont ce monde à la plus besoin : l’amour.
- Je suis la personne qui a peur de dire à ses parents chrétiens et aimants qu’il aime un autre homme.
- Je suis la femme qui a été retrouvée morte dans la rue parce qu’elle aimait une autre femme.
- Je suis l’homme qui a été jeté en prison, et se fait agresser lorsque la police a découvert que j’étais gay.
- Je suis l’enfant qui dort dans les rues, parce ses parents ne veulent pas le laisser revenir.
- Je suis le garçon qui porte des cicatrices du prêtre qui devait se débarrasser du démon qui avait pris possession de mon âme.
- Je suis la femme qui a été violée et battue parce qu’elle n’aimait pas les hommes.
- Je suis les centaines de milliers de personnes qui se sont suicidées, parce qu’elles ne pouvaient pas supporter ce qu’elles étaient.
Illustration : hommage à Kyoshi et Daeithil, personnages principaux des romans « Erdorin » par Stéphane Gallay
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