Je ne parlerais pas de Valérian…
… faut dire que c’est l’événement oubliable de mon week-end genevois et que, quitte à faire une critique d’un truc digne d’intérêt, je vais en faire plutôt de la bande dessinée Zorglub, la Fille du Z.
Mais commençons par remercier Isabelle et Stéphane, mais aussi Sherrie, pour le week-end en question. On l’y a passé à Laconnex, dans la joie et avec un temps fort sympathique et amical (juste une averse pour rappeler que le temps peut toujours être pourri à Genève, c’est une tradition). Deux restos forts agréables, un samedi après-midi de balade et shopping, ainsi que le constat rassurant, pour ma part, que je n’ai pas repris les exercices et la marche pour rien. Malgré un genou et un dos qui tour à tour ont couiné, ils ont eu la délicatesse de faire leur boulot et je n’ai pas craint à quelque moment de finir épuisée. On passera sur le Dimanche matin, il fallait bien que je sois malade. Comme dit Sherry : la sauce piquante l’était clairement un brin trop. Et pour finir le Dimanche soir, des grillades… et je sais toujours cuire des choses à peu près correctement au barbecue. Le tout arrosé de bières terribles dont une de la brasserie locale de Martigny, à deux pas de chez nous, je sens qu’on va aller y faire un tour !
Mais donc, Samedi, je découvre deux œuvres. Une dont je ne parlerais pas, et une donc j’ai envie de faire l’éloge. La première, c’est que soirée cinéma prévue, il a fallu donc choisir un film : Isabelle a donc décidé pour Valérian. A première vue, choix judicieux et consensuel : scifi, grand spectacle, avé coca et pop-corn, tout baigne.
Bon, elle ignorait que je refuse de donner des sous à Besson (et elle nous a offert le ciné) et pensait voir un bon spectacle. J’étais moins enthousiaste qu’elle. En fait, j’étais encore vraiment trop enthousiaste par rapport au résultat. Je me contenterai de dire que mes crampes intestinales le lendemain matin, qui m’ont fait renoncé à sortir faire le marché, ne sont sûrement pas dues qu’au repas trop épicé…
Mais, le Samedi après-midi, nous sommes passés à la boutique de bédé Genevoise l’Oreille Cassée et, parmi plein de choses qui faisaient envie- et un budget un brin serré- il y avait… Zorglub, la Fille du Z. Dessiné et scénarisé par José-Luis Munuera qui a, à son actif, une bibliographie plutôt humphf, je rêvais de mettre la main dessus. Question de nostalgie et d’amour d’enfance au grand méchant le plus attachant et calamiteux inventé par la bédé franco-belge, crée par Franquin (et Greg, ce que j’ignorais) dans les albums de Spirou et Fantasio. Alysia avait elle-aussi très envie de l’avoir, cerise sur le gâteau que de revenir avec sous le bras. Passons sur le duel perdu d’avance entre Alias et moi pour savoir qui allait payer l’album (au fait, merci de tout cœur, même si techniquement il ne t’a rien couté grâce à ta carte fidélité :P) et donc, Alysia eut le plaisir de le lire la première et moi aujourd’hui pendant le voyage de retour en train.
Et comment dire… Ha mais carrément, oui ! Je ne suis pas forcément très douée pour faire de la critique, encore moins de bande dessinée. Mais j’ai eu entre les mains une histoire particulièrement passionnante, aussi intimiste que déjantée et explosive, respectant tous les poncifs d’un récit autour du célèbre personnage, mais qui n’en fait pas le héros en soit et le présente sous un aspect très humain, sans jamais négliger qu’on parle d’un génie du mal raté et gaffeur dont la seule réelle compétence est de provoquer des désastres dès qu’il se lance dans quoi que ce soit. C’est magnifiquement mis en scène, maitrisé avec un grand soin, tout en ayant un style graphique qui allie à mon avis le meilleur du traitement franco-belge et du comics, avec une petite pointe d’inspi manga et une audace certaine dans le trait et la composition. Alors additionner cela avec un scénario intelligent, extrêmement drôle, qui ose se permettre de prendre son temps, tout en parvenant à lancer une intrigue au rythme digne des pulps modernes les plus échevelés, bravo ! Il est très difficile, si vous ne le saviez pas, de tenir à la fois le rôle de scénariste et de dessinateur en bédé et, souvent, je dis que c’est une erreur en soit que de vouloir tout faire seul. Ben ici, c’est réussi. Vraiment ! J’ai dû rire une douzaine de fois, j’ai dû m’arrêter sur certaines cases avec admiration au moins le double de fois, et je n’ai qu’une hâte : acheter l’album suivant si jamais une suite est éditée. J’ai enfin pris une très belle leçon de l’art de la bande dessinée sur un thème pas facile (un hommage à un vieux truc en le modernisant à mort et en tenant le même degré d’humour) et je suis ravie d’avoir cet album à la maison !
Bref… si vous ne l’avez pas et aimez la bédé, foncez vous le procurer. Et monsieur Munuera, humblement : chapeau bas pour ce petit chef-d’œuvre.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.